Du 16 mars au 11 mai, le métier de professeur est devenu épuisant à distance, avec une accentuation du travail de conception, de correction, et de réponses aux élèves individuels.
Brutalement, avec le confinement, chaque professeur a dû faire face à une bouleversement de ses conditions de travail, obligé d'utiliser son ordinateur, sa connexion internet et parfois son téléphone personnel, pour arriver à continuer son métier, alors que l'Education nationale ne lui prévoit aucune prime d'équipement pour réaliser ce travail.
Brutalement, il a fallu au professeur redoubler d'efforts, de patience, et considérer son travail comme fonctionnant 7 jours sur 7, au fil des sollicitations de ses élèves et de leurs parents, chacun jonglant entre ses difficultés à se connecter parfois du fait de la saturation des serveurs académiques, et ses difficultés d'équipement selon les travaux envoyés par chaque professeur adoptant une méthode de travail différente.
La semaine du 11 mai 2020, les professeurs seront nombreux à hésiter, partagés entre:
- le besoin de protéger la santé de leurs propres jeunes enfants,
- la nécessité de protéger leur santé surtout s'ils sont proches de leur retraite (avec un gouvernement qui il y a quelques mois s'apprêtait à réduire leur future pension en voulant les faire travailler plus longtemps),
- et l'envie de retrouver ceux de leurs élèves qui ont rapidement décroché à distance.
Le protocole de rentrée de mai 2020 est conséquent, il semble qu'on y ait rien oublié...53 pages...il va falloir du temps pour tout assimiler, ne rien oublier, sachant que ceux qui l'ont conçu ne sont pas ceux qui iront enseigner au quotidien et que tout ce qui y est dit est très beau en théorie mais plus difficile à faire appliquer en pratique.
Devenir professeur en 2020, c'est d'abord se plonger dans ce protocole de précautions sanitaires, puis bien réfléchir : suis-je fait pour enseigner dans ces conditions, tant qu'un vaccin n'a pas été découvert ? Tant qu'un médicament n'est pas disponible ? Suis-je prêt(e) accepter ce risque complémentaire pour le même salaire, sans prime spécifique de risque ?
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