Elle se rêvait professeur d'Université puis s'est rabattue sur le 2nd degré, après une Thèse de Doctorat. 12 ans plus tard, elle ne supporte plus ce métier de professeur qui l'épuise psychologiquement.
Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce métier de professeur ?
Ancienne élève de l'École Normale Supérieure de Lyon, j'ai suivi la voie toute tracée proposée par l'École : concours de l'agrégation et doctorat. La recherche en sciences humaines m'ayant moyennement plu, j'ai pris mon poste dans le secondaire à la fin de mon contrat doctoral. Ce qui m'a attirée dans le métier de professeur, c'est le challenge intellectuel, l'élaboration de contenus pédagogiques, la transmission.
Vous sentez-vous en difficulté(s), et de quelle nature ?
Je me sens épuisée psychologiquement par la gestion au quotidien de la classe dans sa diversité, dans ses disparités. Le sentiment d'échec prédomine de plus en plus : impossibilité de transmettre réellement un savoir (ou à si peu d'élèves), écartèlement entre les injonctions des programmes et de la hiérarchie académique et la réalité concrète de nos élèves, de ce qu'ils sont en mesure d'apprendre.
Et de plus en plus, je ressens un ennui profond : j'ai l'impression d'"avoir fait le tour" des enjeux du métier et je suis lassée finalement de travailler toujours selon les mêmes modalités ; la seule satisfaction que je ressens, c'est l'élaboration des séquences de cours, la recherche de documents adéquats, originaux et la façon de concevoir du contenu pédagogique innovant et plaisant...mais ce travail intellectuel effectué seule face à son bureau n'est pas l'essentiel du métier d'enseignant.
Enfin, l'absence de perspectives (faire la même chose encore pendant de longues décennies) me terrifie et intensifie mon ennui.
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COMME BEAUCOUP DE PROFESSEURS, ELLE NE TIENT PAS A INFORMER SA HIERARCHIE DE SES PROJETS DE CHANGEMENT PAR CRAINTE D'ETRE STIGAMTISEE.
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