Elle a 49 ans quand elle nous contacte pour envisager un autre métier, à un âge où cela devient difficile, puisque dans les années 1980-2000, les entreprises privées poussaient vers la retraite leurs salariés de plus de 50 ans, et qu'avant 2003, la retraite des professeurs des écoles était à 55 ans. A 49 ans, c'est donc difficile de se rendre employable ailleurs dans notre société française, elle en est bien consciente.
Qu'est-ce qui vous a attiré vers ce métier de professeur ?
Le plaisir de faire aimer la langue que j'aimais, la joie d'être face à des adolescents et de leur transmettre quelque chose qui, à l'époque, me passionnait. Aujourd'hui, j'ai fait le tour, j'aime toujours enseigner mais je sais que c'est le moment pour moi de tourner cette page et de partir à la conquête d'autre chose.
Vous sentez-vous en difficulté(s), et de quelle nature ?
J'ai et j'ai toujours eu des difficultés à supporter l'autorité, la hiérarchie. Je ne respecte mon Chef d’Etablissement que s'il prouve par ses actions qu'il est respectable, sinon je me fiche comme de l'an 12 de ce qu'il dit, veut, etc. Rétive de nature, je suis pourtant plus souple qu'avant. J'ai eu la chance d'avoir de très bons Chefs d’Etablissements la plupart du temps.
J'ai surtout enseigné en lycée et je suis en collège depuis ma dernière mutation.
Le collège est moins intéressant d'un point de vue intellectuel, moins stimulant mais j'apprécie énormément les classes de 6e, je trouve que c'est un moment charnière pour eux et j'aime être la première personne qui va leur transmettre le goût de l'apprentissage de ma matière, j'ai conscience de l'importance que cela a.
Je trouve certains de mes collègues absolument lamentables d'un point de vue humain. Mon collège est situé en zone hyper rurale, nous accueillons beaucoup d'élèves dont les familles sont en difficultés sociales et mon empathie n'est pas toujours partagée par certains collègues qui sont indifférents (au mieux) ou malsains dans leur approche de la différence. D'autres sont sur la même longueur d'ondes que moi mais nous sommes peu de professeurs du fait de la petite taille du collège, et j'ai du mal à m'habituer à la petitesse du lieu, moi qui ai travaillé dans de grandes cités scolaires de la banlieue parisienne. Le côté "tout le monde sait tout sur tout le monde", les ragots, tout ça me déplaît.
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AIDE AUX PROFS vous conseille, si vous êtes candidat au métier de professeur, que ce soit en fin de vos études initiales ou dans le cadre d'une reconversion, de bien anticiper, avant de chercher à tenter un concours de l'enseignement ou d'enseigner comme contractuel (le) :
1) Réaliser votre bilan de personnalité pour cerner très vite les traits de caractère qui pourraient poser problème (perfectionnisme, hypersensibilité, manque d'estime de soi, manque de confiance en soi, manque d'autorité naturelle).
2) Réaliser un bilan ORL pour évaluer la qualité de votre voix, qui sera soumise à rude épreuve. Des conseils d'utilisation avant de prendre vos classes sont indispensables.
3) Réaliser une formation sur la psychologie des enfants et des adolescents, selon que vous souhaitez enseigner en Maternelle, Primaire, Collège ou Lycée. Les comportements changent d'une génération à l'autre, le respect des professeurs se perd, la gestion de l'autorité en classe fait partie des problématiques de ce métier, que la formation initiale ou continue résout difficilement.
4) Consulter un coach qui a été ou est toujours professeur pour vous aider dans votre développement personnel. AIDE AUX PROFS vous en propose une liste (cf Menu) parmi nos anciens adhérents dont nous pouvons vous recommander les services et qui vous aideront à trouver estime et confiance en vous.
15 à 20% des professeurs des écoles sont déjà en burnout au bout de leur 2e année d'enseignement, comme l'a bien montré une étude de Laurence BERGUGNAT, professeur à l'université de Bordeaux.
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