Ophélie GIBERT, professeur de Lettres en Collège, passionnée de son métier, illustratrice, rédactrice éducation, a créé la « trousse magique ». AIDE AUX PROFS lui a proposé de faire partager sa passion de l'enseignement à nos lecteurs de "DEVENIR PROF".
Qu'est-ce qui vous a donné envie de devenir professeur et ce métier correspond-il bien à votre vision initiale ?
L’envie de devenir professeure m’est venue au lycée. Je souhaitais effectuer un travail qui mêle le social, le partage, la culture et la créativité. C’est donc tout naturellement que je me suis orientée vers l’enseignement. Ce métier correspond à la vision que je m’en étais faite. Au quotidien, je dois faire preuve d’énormément de créativité pour proposer des activités pédagogiques à mes élèves !
Quels types de projets mettez-vous en place avec vos élèves ? Qu'est-ce qu'un projet réussi avec eux, selon vous ?
Avec mes élèves, j’aime mettre en place des projets pédagogiques ludiques dans lesquels ils développent l’autonomie et l’esprit d’équipe. Dernièrement, avec ma classe de quatrième nous avons mené un long projet de mise en scène théâtrale. Par petits groupes, les élèves devaient tenir un carnet de dramaturge et proposer la mise en scène d’un extrait de la pièce de leur choix (parmi une sélection variée et adaptée au niveau de chacun).
Dans mon ancien établissement, j’ai également mis en place un atelier court-métrage, ouvert à tous les élèves de la cinquième à la troisième, durant la pause méridienne. En 2019-2020, nous avons participé au concours « Non au harcèlement » et nous avons remporté le premier prix dans la catégorie « Harcèlement sexiste et sexuel ». C’était une grande fierté pour tout l’atelier !
Pour moi, un projet réussi est un projet dans lequel les élèves sont fiers de s’investir, lorsqu’ils arrivent à mettre du sens sur ce qu’ils font en classe. Souvent, beaucoup de collégiens viennent en cours sans but précis... Lorsque les élèves qui habituellement se jettent sur la porte lors de la première sonnerie, restent en classe durant la récréation, alors je me dis que nous avons réussi.
En parallèle vous avez créé "trousse magique": dites-nous les objectifs de ce site et ce que vous proposez à vos lecteurs.
Trousse Magique est né en 2014 de ma passion pour l’image, durant mon année de stage. J’avais à charge deux classes de cinquièmes et pour leur expliquer les notions de grammaire, j’ai eu l’idée de leur raconter des histoires en inventant différents personnages. Ce fut d’ailleurs l’objet de mon mémoire de fin d’études.
Depuis 2015, je suis TZR et j’ai pu constater au fil de mes passages dans différents établissements que mes collègues reprenaient mes dessins avec leurs classes de sixièmes et cinquièmes.
Début 2021, j’ai alors décidé de me lancer en déposant ma marque, pour protéger mes dessins et en créant mon propre site de partage de documents à destination des enseignants du premier, mais aussi du second degré. Sur Trousse Magique, je propose des dessins à destination du cycle 3, mais aussi des dossiers d’analyse de films pour le cycle 4.
Vous dessinez : avez-vous en projet des livres pour enfants, est-ce le début d’une activité de complément comme illustratrice jeunesse ou une reconversion ?
J’ai effectivement un projet d’album jeunesse qu’il faut que je concrétise ! J’ai demandé ma disponibilité pour la rentrée 2021-2022. En parallèle de mon travail d’enseignante, j’ai rejoint Lelivrescolaire.fr depuis le mois d’avril, comme rédactrice éducation, pour le blog Profpower (mon premier article sur le travail de groupe est en ligne). Je ne sais pas ce que l’année prochaine me réserve mais j’ai hâte d’entamer de nouvelles aventures !
Vous êtes aussi coordinatrice FLE : qu'y faites-vous ? Cela peut-il devenir une reconversion à plein temps au sein de l'Education nationale ?
Je ne suis plus, mais j’ai été effectivement coordinatrice FLE au sein de mon ancien établissement, l’année dernière. Je m’occupais de l’accompagnement des cinq élèves allophones du collège. Je les avais en classe durant 3h par semaine, je les préparais au DELF et je m’occupais de leur insertion au sein de la structure : liaison avec les collègues, l’administration, les familles et les associations.
J’ai adoré cette expérience tant au niveau pédagogique qu’humain ! J’ai songé à passer une certification FLE, pour me spécialiser dans l’enseignement auprès des élèves allophones, mais je suis obligée de faire des choix et pour l’instant ce n’est pas à l’ordre du jour…
Quels conseils voudriez-vous donner à un candidat au métier de professeur, qui hésite actuellement ?
Je conseillerai à un candidat au métier de professeur, qui hésite, de faire une année de remplacements, en tant que contractuel, afin de tester, avant de s’engager au sein de l’EN.
Être enseignant est un très beau métier, c’est vrai, mais c’est aussi beaucoup de problèmes divers et variés à gérer au quotidien. L’école ne nous prépare pas aux réalités du terrain. Le seul moyen de savoir si on est fait pour ce travail c’est de se jeter dans le grand bain !
L’autre conseil que je lui donnerai, c’est de bien se renseigner auprès des syndicats et des collègues sur ce qu’implique l’obtention du concours dans sa vie personnelle. Par exemple, le fait de ne pas choisir son lieu de vie. J’ai été titularisée il y a maintenant six ans et je n’ai toujours pas obtenu mon poste fixe… Il est très important de savoir si l’on est prêt à être au service de l’EN.
Page Facebook de Trousse Magique
Écrire commentaire