Le mois de juin 2022 démarre fort pour les professeurs !
Tout est parti de la nouvelle politique de recrutement de l’Education nationale sous forme de « job dating » dans l’académie de Versailles qui a mis « le feu aux poudres » et tous les médias nationaux et régionaux, depuis, s’y mettent.
Le "métier le plus beau du Monde" n'est plus ce qu'il fut naguère, avant qu'Internet offre la science sur un smartphone à portée de toutes les mains, que les réseaux sociaux le traînent dans la boue après avoir photographié ou filmé le prof en cachette sous sa table, et que les politiciens de tous bords oublient de conserver depuis 30 ans à toute cette profession de professeur un pouvoir d'achat décent en regard de leur haut niveau de recrutement académique.
Les 12 et 19 juin, il y a les Législatives, une élection qui pourrait tout changer
Le 4e pouvoir vient de démontrer depuis 4 semaines qu’il a choisi ce qui lui semblait préférable pour les professeurs, à chaque citoyen de juger de ce qui lui reste à faire : ouvrir un boulevard à la Nupes en centrant les projecteurs sur une profession négligée depuis 30 ans par tous les gouvernements, ou confier au Gouvernement actuel le soin de continuer ses réformes ?
Au lieu de revaloriser sérieusement la profession depuis 30 ans, tout a été conçu pour la dévaloriser, en augmentant le niveau de recrutement, sans pour autant revaloriser sérieusement les salaires.
Les primes de correction d'examens des professeurs sont tristes à pleurer !
Rémunération de 0,75 € par copie de DNB pour les professeurs de collège, souvent payés 6 mois après les corrections, ou 1,66 € par copie de Bac pour les professeurs de lycée. Au final, les primes de correction des professeurs leur valent une rémunération royale d’à peine 1,50€/heure de correction pour le collège et 3,32 €/heure pour le lycée, les copies à ce niveau exigeant chacune au moins 30 mn d’attention. Les Heures supplémentaires imposées à l’année aux professeurs à plein temps les rémunèrent moins bien que leurs heures-poste.
Et les autres primes ? Elles n'ont guère augmenté depuis 10 ans
Les Professeurs du 1er degré ne gagnent pas tous des primes, et gagnant moins bien leur vie que les professeurs du 2nd degré, à diplôme égal.
Les jeunes professeurs obtiennent les 3 premières années des primes intéressantes, qui disparaîtront ensuite, leur donnant le sentiment de stagner financièrement pendant une bonne quinzaine d'années, pendant que leurs ex-camarades étudiants qui auront suivi une autre voie par concours ou dans le privé, gagneront en milieu de carrière ce que chaque professeur ne pourra espérer qu'en toute fin de carrière, à condition qu'il n'ait pas buté contre le mur d'attente de sa hors-classe ou de sa classe exceptionnelle, toutes deux accordées au compte-gouttes.
Ajoutons à cela la stagnation du point d'indice des fonctionnaires, et le tableau est sans appel: tous les gouvernements depuis 30 ans ont laissé tomber les profs, se contentant de leur jeter des miettes de temps en temps.
C’est tout le système de primes qu’il faut repenser, et augmenter, sans toucher aux échelles indiciaires, puisque cela soulèverait la colère de tous les fonctionnaires, plus de 5 millions de personnes et coûterait "un pognon de dingue".
Les personnels d'encadrement, eux, gagnent 2 à 3 fois mieux leur vie tous les mois selon leur ancienneté et leurs fonctions
En parallèle, les attachés d’administration diplômés Bac+3 puis concours des IRA, obtiennent des primes de 1.500,00 € à 3.000,00 € par mois selon leur ancienneté et leurs résultats variables dans le cadre du RIFSEEP. Les IEN, les IA-IPR, les Chefs d’établissement, les Dasen, les Recteurs, les Inspecteurs Généraux (IGeSR) ont vu leurs primes considérablement augmenter, eux aussi. Les Chefs de Bureau et les chargés de mission de la SAAM, de la DGESIP, de la DGRH, de la DGESCO, dans les bureaux parisiens, eux aussi. Ces fonctionnaires de catégorie A sont complètement déconnectés de ce que gagne l’étudiant ou le salarié qui se sera laissé tenter par le job de prof.
Tous les gouvernements ont grassement augmenté leurs primes, préférant s’attirer la loyauté pleine et entière de fonctionnaires administratifs de catégories A et A+ « tenant tout le système », une vingtaine de milliers de personnes, plutôt que de rémunérer les professeurs, près de 900.000 personnes, à la hauteur de leurs efforts, de leur investissement, de leurs mérites.
Le manque d'attractivité du métier de professeur, c'est aussi cette déconnexion totale des salaires entre les petites fourmis et ceux qui les dirigent d'une main de fer.
Ce professeur a démissionné par Rupture Conventionnelle en 2020, écoutez ses raisons
Les médias s'intéressent depuis 3 semaines à la pénurie catastrophique de professeurs, qui n'est pas liée qu'à la crise sanitaire, et aux "jobs-dating" des académies en 2022
ACTU - ATLANTICO - BFMTV - CHALLENGES - FRANCE INFO
FRANCE INTER - LA DEPECHE - LA DEPECHE - LA MONTAGNE
LA REPUBLIQUE DU CENTRE - LE FIGARO - LE JOURNAL DU CENTRE
LE POINT - LIBERATION et LIBERATION - L’OBS - MARIANNE
OUEST-FRANCE - PHILOMAG - REVOLUTION PERMANENTE
Le Job Dating à l'entrée sera-t-il synonyme de cela, aussi, une fois le contrat terminé ?
Le projet 2022-2027 du Président de la République est toujours très flou, mais inquiète... sur l’autonomie des écoles (recrutement des professeurs sur profil par les chefs d’établissement)
LE FIGARO et LE FIGARO - LE MONDE
...Car les professeurs en poste expriment leurs souffrances, après 3 ans de Crise Sanitaire, et la dégradation de leur métier
France INFO et FRANCE INFO - LA MONTAGNE
LE CAFE PEDAGOGIQUE et LE CAFE PEDAGOGIQUE - L’EXPRESS
LE MONDE - LE PARISIEN - LES ECHOS - SUD RADIO - 20MINUTES
...Une académie a récemment eu l'idée de recruter moins de profs... en utilisant l'ordinateur et la visio...
...et la pénurie est telle, que la France commence à faire appel aux professeurs d'autres pays...
Pourtant il y a des professeurs qui veulent quitter ce métier coûte que coûte et que l'administration empêche de partir... le Management empêchant toute fluidité, toute flexibilité...
Écrire commentaire