Professeur des écoles depuis 18 ans, elle cherche à partir

Julie a toujours voulu enseigner, c'était vraiment sa vocation. Elle pensait rester toute sa vie enseigner

 

J'ai toujours voulu être "maîtresse" depuis le primaire, c’était ma vocation. Ce métier me permet de réaliser, pour intéresser mes élèves, des sorties et voyages pédagogiques sur le temps scolaire, des projets diversifiés le temps de chaque année scolaire.  Le métier d’enseignant est d’une grande diversité. Le travail d'équipe est une valeur importante à mes yeux. Et mon envie de transmettre et de partager avec les enfants est toujours aussi intact.

 

J'enseigne dans toutes les disciplines. J'adore particulièrement la littérature, l'histoire, la géographie Malgré mon niveau faible en anglais j'aime aussi beaucoup cette matière, ainsi que les maths et les sciences. Je sais être polyvalente et suis capable de m'adapter.

Je sais prendre des initiatives travailler en équipe. Je sais monter des projets.  

 

Elle s'est passionnée pour le numérique en apprenant de nombreux logiciels pour diversifier sa pédagogie et intéresser ses élèves

 

Depuis que je suis enseignante j’ai beaucoup apprécié apprendre à utiliser des logiciels pour enrichir ma pédagogie, et je sais utiliser les logiciels Edumoov, Viméo, Plickers,, Canva, Toutatice, TACIT, Mathéros, et aussi Movie maker, Audacity et la Suite Libre Office.

 

Mais à 40 ans Julie a de nombreux problèmes de santé et ne se voit vraiment pas vieillir dans ce métier

 

Je ne me sens pas en difficulté actuellement mais il y a quelques années j'ai eu des arrêts maladie dus au stress, et ça m’a occasionné des problèmes musculaires, au dos, aux articulations, et au niveau du canal carpien à cause des longues corrections et de l'écriture dans les cahiers des élèves. Ce travail peut devenir douloureux. Une personne qui n’a jamais enseigné en Primaire ne peut pas en prendre conscience.

 

Préparer des cours sur plusieurs niveaux chaque année dans toutes les matières sur 26h est littéralement épuisant. Il faut y ajouter les corrections de cahiers de manière quotidienne pour bien surveiller les progrès des enfants, cela exige une énergie constante en classe. Je dois aussi surveiller la récréation avec mes collègues et c’est usant, et vraiment je ne me vois pas continuer ce travail trop intense jusqu’à 55 ans, alors qu’on nous prédit la retraite au-delà de 64 ans !

 

J’ai besoin de plus en plus de temps, avec l’âge, quand je rentre chez moi, pour récupérer, après des journées de plus en plus épuisantes, tellement l'écart d'énergie entre mon âge et celui de mes élèves devient important. C’est un facteur qui est totalement oublié par l’Education nationale, personne n’en parle. 

 

S’accumulent des situations de stress fréquentes lors des rencontres avec les familles dont le comportement est parfois agressif.

 

 Je pense qu’il est beaucoup plus facile de partir quand on a encore du plaisir à enseigner, et qu’on n’est pas encore plombé par le burn-out et la dépression. 

 

C’est pour cela que je veux partir dans de bonnes conditions, avec des parents des élèves qui me regretteront, au lieu de commencer à leur donner une mauvaise image de moi au moment où je serais complètement cassée par ce métier. Je sais que dans 20 ans, je n’aurais plus l’énergie nécessaire pour qu’une trentaine d’enfants apprenne dans de bonnes conditions.

 

Mon Inspecteur de l’Education Nationale m’a proposé de réaliser une formation longue, le Certificat d'Aptitude aux Fonctions d'Instituteur ou de Professeur des Ecoles Maître Formateur pour aller enseigner dans d’autres contextes, auprès d’adultes, mais je n’ai pas réussi à l’obtenir car la sélection est très importante.

 

Avec le recul, je pense que ce n’est pas dans cette démarche que je dois aller car ceux l’obtiennent ont beaucoup plus d’heures de préparation que lors de leur travail de classe qui est déjà épuisant, sans que leur salaire augmente. Cela n’en vaut donc pas la peine.