Georges FOTINOS, expert du climat scolaire en France

Instituteur, professeur de collège, professeur de Lycée, chargé d'études, Inspecteur principal de l'enseignement technique, inspecteur d'académie-inspecteur pédagogique régional, chargé d'une mission auprès de l'inspection générale de l'Education Nationale (Etablissements et vie scolaire), enseignant à l'université de Tours, chercheur, Vice Pdt de l'observatoire des temps et des rythmes de vie des enfants et des jeunes (ORTEJ), son parcours professionnel a été bien rempli.

 Il a exercé tous ces emplois:  Chargé de mission auprès du Directeur des Ecoles, Directeur des Collèges, Directeur des Lycées, Directeur général des enseignements scolaires, Président du Haut Comité Education/Economie, Délégué interministériel à la Famille. Conseiller du Président de la MGEN. Administrateur d'Unicef/France.

AIDE AUX PROFS l'avait interviewé pour le Mensuel N°104 de l'année 2009 du Café Pédagogique, puisque Rémi BOYER a conçu et publié sur ce site la rubrique "Seconde Carrière" de décembre 2006 à Juin 2016, une rubrique qui a inspiré des millions de lecteurs, tout en faisant connaître notre dispositif.

Le travail de Georges FOTINOS est colossal sur ces 30 dernières années, et bien plus. Il a convié de nombreux autres chercheurs à ses travaux d'enquêtes, publiant de nombreux ouvrages et articles avec José Mario HORENSTEIN notamment, pour des syndicats, des associations, des mutuelles, lui qui fut Conseiller du Président de la MGEN, plus grande mutuelle de France en matière de Santé, où les professeurs sont majoritaires.

AIDE AUX PROFS concentre depuis le 11.10.2022 la majorité de ses travaux dans la rubrique "le Bien-être éducatif en France" sur "devenirprof.org"

 AGENTS ADMINISTRATIFS  -  PROFESSEURS ET DIRECTEURS D'ECOLES 

PROFESSEURS DE COLLEGE ET DE LYCEE   -  CHEFS D'ETABLISSEMENTS 

                INSPECTEURS    -     SYSTEME DANS SON ENTIER 

Vous pouvez prendre le temps de consulter son travail infatigable pour faire apparaître au grand jour le degré de bien-être au travail qui règne dans l'Education Nationale en France, ce système centralisé, très pyramidal, dont les représentants éminents sont 32 Recteurs d'académies (dont le Cned) et 150 Directeurs académiques des services de l'Education nationale (DASEN) et leurs adjoints.

Dans ce gigantesque système, il est vain, tant pour les élèves que pour le personnels, de parler de "bien-être au travail".

C'est un univers constamment en évolution, soumis à de multiples réformes imposées aux personnels, avec tellement de différences de climats scolaires (urbains, ruraux) selon les agglomérations, les  villes moyennes et petites, que ce serait malhonnête de promettre "de bonnes conditions de travail" à tout candidat au métier de professeur des écoles, de collège ou de lycée.

Chaque agent, administratif ou pédagogique, doit "faire avec". Le système tout entier tente bon an mal an de créer les conditions de travail que chacun espère, mais le "zéro défaut" est impossible.

Et chaque professeur devra s'habituer, supporter, pour exercer son métier, à ce contexte agité, parfois violent, où toutes les tensions de la société interagissent, où l'organisme humain de chacun est soumis à de multiples tensions psychologiques (et parfois physiques) venant des élèves, des collègues, des parents, des chefs d'établissement, des inspecteurs, de la hiérarchie administrative très éloignée du quotidien des professeurs.

Le travail régulier, approfondi, de Georges FOTINOS et José Mario HORENSTEIN et de tous les chercheurs qui les ont aidés, est très instructif.

Il nous prouve que l'Education nationale est lente à réagir, et qu'elle s'habitue depuis 30 ans à la souffrance au travail. Ce n'est que lorsque les médias se saisissent de cette souffrance, qu'elle fait enfin des promesses que "tout ira mieux prochainement", sans que les choses changent vraiment.

Si l'Education nationale avait été efficace collectivement, appliquant toutes les propositions de Georges FOTINOS et de ses collaborateurs, elle serait un exemple de bien-être au travail en 2022, et ne subirait pas de pénurie de professeurs.

Et nous savons tous que c'est l'inverse qui s'est passé.

Les agents administratifs sont les petites mains du système de l'Education nationale: ce sont les "invisibles", et Georges FOTINOS et José Mario HORENSTEIN ont eu l'idée de leur consacrer une étude inédite. 

8 404 agents des catégories C, B et A, y ont témoigné.

Obéissants, loyaux, pas très bien payés, avec des échelles indiciaires peu avenantes, les personnels de catégories C et B doivent faire preuve d'une soumission absolue à une hiérarchie souvent pressée et oppressante qui leur en demande toujours plus à son propre avantage.

 Leurs échelles indiciaires:

- Adjoints administratifs de catégorie C

- Secrétaires d'administration de catégorie B

Eux resteront majoritairement "à leur place", "sans faire de vagues", subissant parfois des conditions de travail dégradées, où la souffrance est régulière, où ceux qui la subissent tentent de s'entraider, sans y trouver de remède sinon d'espérer très fort le départ du manager toxique qui a semé une atmosphère anxiogène depuis qu'il/elle est arrivé(e) dans leur service. 

Ils sont agents contractuels et titulaires, dans les services des différents Rectorats et DSDEN.

C'est la première fois de toute l'Histoire de l'Education nationale, toujours très centrée sur les professeurs, que 2 chercheurs mettent en lumière le malaise qui règne au sein de ceux sur lesquels repose le fonctionnement du système administratif. Ceux sans lesquels un Recteur, un DASEN, un Chef de Division, Secrétaire Général ou DRRH, serait impuissant, et inefficace.

Une raison de plus pour prêter une grande attention à cette synthèse réalisée par le peu de médias qui ont relayé cette étude pour l'instant, étonnamment, comme si cette enquête gênait une Education Nationale fière depuis septembre 2019 (3 ans déjà) de montrer que sa "GRH de proximité" pour le bien-être au travail, est une vraie réussite collective.

Lire le rapport des "invisibles", c'est découvrir le revers de la médaille de la "bienveillance" affichée :

- un manque cruel de reconnaissance: 75% se sentent méconnus par leur hiérarchie

- 58% ont déjà été victimes de harcèlement moral au travail de leur hiérarchie

- 44% se sentent épuisés professionnellement (28% ont subi un burn-out clinique)

- 74% des agents de catégorie A, inclus dans cette étude, n'arrivent pas à concilier vie professionnelle et vie privée

Un constat alarmant, pour celles et ceux chargés de contribuer au "bien-être au travail des professeurs", de faire preuve à leur égard de "bienveillance", et de "gérer leurs carrières".

Assurément, le Ministre Pap NDIAYE aura fort à faire pour s'atteler à ce chantier titanesque: la QUALITE DE VIE AU TRAVAIL DE TOUS LES PERSONNELS DE L'EDUCATION NATIONALE.

Georges FOTINOS et José Mario HORENSTEIN y ont consacré depuis plus de 30 ans de nombreux études, ouvrages, articles, conférences, formations...