Professeur n'est plus le métier de toute une vie, la preuve :
En 1970, Pascal a 20 ans. Bien que tenté par une carrière de journaliste, il devient maître auxiliaire de Lettres Modernes à Dieppe, car il est déjà chargé de famille. Successivement, il obtient le Capes (1972) puis l’agrégation (1973) de Lettres Modernes et développe une activité pédagogique axée sur des ateliers d’écriture avec ses élèves. L’idée de rassembler les textes de ses élèves dans un roman qu’il publie lui vaut de faire partager sa passion de l’écriture à Bernard Pivot et ses télespectateurs lors d’une émission d’Apostrophes en 1978.
Les années suivantes, dans le cadre du journal « Les informations dieppoises », il crée avec des enseignants, des parents d’élèves, une assistance sociale, un magazine sur les questions d’éducation qu’il adresse à Jean-Marie Borzeix, directeur littéraire aux éditions du Seuil. Des écrits suivent : « la grammaire à tâtons » en 1980, un livre sur le pays de Caux…et en 1984, une fenêtre s’ouvre plus largement : Jean-Marie Borzeix, devenu directeur de France Culture, lui propose d’animer une émission culturelle de diffusion nationale. En parallèle, Pascal a obtenu sa mutation dans un lycée de la région parisienne où il enseigne pendant 4 ans, face à des élèves « plus tranquilles que des CPPN, dont la simple pensée l’empêchait parfois de dormir la nuit », mais avec « des corrections plus lourdes ».
En 1988, Pascal décide de sauter le pas…en demandant une disponibilité pour convenances personnelles d’un an, car, dit-il : « en animant une émission sur France Culture, en réalisant des reportages sur des établissements innovants avec des collègues novateurs, je ne supportais plus d’être observateur et observé, je ne supportais plus le rythme du lycée en parallèle de celui, plus rapide et immédiat, de la production radiophonique ». Enfin précise-t-il aussi « je ne pouvais plus supporter cette déconnexion entre mon travail réel d’enseignant et mon salaire ».
Entre 1988 et 1998, Pascal renouvelle tous les ans sa disponibilité, multipliant les expériences professionnelles dans le journalisme, avec des piges pour Rustica, L’Etudiant, le Monde de l’Education, et bien d’autres, en soulignant que, pendant deux ans « il n’a pas été imposable », allusion aux aléas financiers de ce nouveau métier. Un passage de 18 mois comme chef de bureau des publications au Ministère de l’Agriculture, la soutenance en 1992 d’une thèse de Doctorat en Sciences de l’Education sur « la condition enseignante » (sous la direction de Philippe Meirieu) lui permettent de se diversifier, pour le plaisir. En février 1998, avec Marc Guiraud, c’est la création de l’AEF, le début d’une grande aventure au service de l’information dans deux domaines qui leur tiennent à cœur, qu’ils ne quitteront pas : l’éducation et la formation professionnelle. AEF diffuse ses dépêches à tous les décideurs de plus de 600 structures institutionnelles (ministères, organismes rattachés, entreprises, média…).
Pascal, à 57 ans, jette un regard paisible et satisfait sur son parcours : « je n’ai jamais construit ma carrière en fonction d’un projet, mais en fonction des nécessités. J’ai eu plaisir à enseigner, j’éprouve du plaisir à être journaliste, mais je n’ai jamais eu une démarche rationnelle dans mes choix ».
Pascal a acquis des compétences transférables comme professeur :
De ses savoir-faire, savoir-être et savoir-agir d’enseignant, Pascal estime avoir utilisé « sa culture, son habitude de parler en public et de se présenter, sa faculté à percevoir rapidement les enjeux dans les paroles et les écrits des autres, sa capacité à surmonter tous les imprévus ».
Pascal a fondé et anime le site de TOUTEDUC.
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