DEPARTS EN RETRAITE PREVISIONNELS POUR L’EDUCATION NATIONALE
Estimations basées sur les ORPE 2011 et 2012
Conçu par AIDE AUX PROFS en 2018
PROJECTIONS 2017-2042
Sources des données : ORPE Déc 2011 (1er degré) et Février 2012 (2nd degré)
et nos projections 2017-2042
ORPE : Outil de Référence des Personnels Enseignants
1er degré |
2012-2017 |
2017-2022 |
2022-2027 |
2027-2032 |
2032-2037 |
2037-2042 |
Femmes |
2350 |
15.602 |
35.001 |
35.865 |
44.239 |
52.636 |
Hommes |
652 |
6.895 |
13.967 |
9.687 |
8.452 |
10.401 |
Total |
3.002 |
22.497 |
48.968 |
45.552 |
52.691 |
63.037 |
|
|
|
|
|
|
|
Ages |
60-65 |
55-60 |
50-55 |
45-50 |
40-45 |
35-40 |
Taux mortalité INSEE |
7.8% |
5.4% |
3.4% |
2.2% |
1.3% |
0.9% |
Mortalité Période/5 |
235 |
2.875 |
7.710 |
8.017 |
9.837 |
12.230 |
Départs période>65 |
2.767 |
19.622 |
41.258 |
37.535 |
42.854 |
50.807 |
N/N-1 |
|
X 7.09 |
X 2.01 |
X 0.9 |
X 1.14 |
X 1.18 |
|
|
|
|
|
|
|
2nd degré |
2012-2017 |
2017-2022 |
2022-2027 |
2027-2032 |
2032-2037 |
2037-2042 |
Femmes |
9.889 |
27.693 |
25.338 |
30.308 |
38.293 |
35.876 |
Hommes |
8.907 |
23.212 |
21.272 |
22.890 |
27.610 |
25.149 |
Total |
18.796 |
50.905 |
46.610 |
53.198 |
65.903 |
61.025 |
|
|
|
|
|
|
|
Ages |
60-65 |
55-60 |
50-55 |
45-50 |
40-45 |
35-40 |
Taux mortalité INSEE |
7.8% |
5.4% |
3.4% |
2.2% |
1.3% |
0.9% |
Mortalité Période/5 |
1466 |
6.504 |
7.337 |
1.170 |
857 |
549 |
Départs période>65 |
17.330 |
44.400 |
39.271 |
43.836 |
53.599 |
49.185 |
N/N-1 |
|
X 2.56 |
X 0.88 |
X 1.12 |
X 1.22 |
X 0.91 |
TOTAL 1+2 |
2012-2017 |
2017-2022 |
2022-2027 |
2027-2032 |
2032-2037 |
2037-2042 |
Départs période>65 |
20.097 |
64.022 |
80.529 |
81.371 |
96.453 |
99.992 |
N/N-1 |
|
X 3.18 |
X 1.26 |
X 1.01 |
X 1.18 |
X 1.04 |
Cet argumentaire a été présenté de visu à Edouard GEFFRAY, alors DGRH de l'Education Nationale en France, en 2018
Il ne nous a à l'époque pas démenti dans nos prédictions, puisque nous lui avons indiqué que nous avons travaillé par projection à partir d'un document qu'une main anonyme nous a adressé en 2013-2014, de ce document ORPE conçu par les services DGRH, essentiel pour bien comprendre les enjeux démographiques actuels et à venir.
Nous avons réalisé cette estimation avec une marge d'erreur située entre 2 et 5%, liée aux décès intervenus chaque année par classe d'âge, et que nous avons calculée à partir des % donnés par l'INSEE. Nous n'avons pas eu de communication d'ORPE postérieurs à 2012, mais nous avait été envoyés ceux de 2009, 2010, 2011, 2012.
Nous publions l'état prévisionnel uniquement par quinquennat pour montrer à quelle problématique se heurte depuis quelques années l'Education nationale en France, et qui prouve bien que la pénurie de professeurs est loin d'être terminée, et loin d'être résolue, si le Gouvernement persiste à reculer à la rentrée 2023 l'augmentation des professeurs, à limiter aux jeunes professeurs cette augmentation en négligeant les professeurs qui ont beaucoup d'ancienneté, et persiste toujours à ne pas compenser les 30% de perte de pouvoir d'achat depuis 30 ans par toutes les majorités, de Gauche comme de Droite, qui se sont succédées au gouvernement.
Professeur est l'un des métiers les plus beaux du monde (il ne saurait être le seul à mériter ce qualificatif, mais il est bien mal rémunéré dans ce qui demeure l'une des plus belles démocraties du monde.
Nous sommes face à une situation qui n’a pas assez été anticipée par les gouvernements précédents, et c’est dans le quinquennat 2017-2022 que s'est jouée en partie la nécessaire transformation de la Gestion des Ressources Humaines de l’Education Nationale.
Les départs en retraite des professeurs dans les 25 ans qui viennent sont massifs, sur la période 2017-2042 : 442.464 rien que pour l’enseignement public. On peut estimer ajouter en plus 75.000 professeurs du privé (17% de plus environ), soit environ 517.464 professeurs.
Les périodes les plus touchées par ces départs sont les périodes 2017-2022 et 2022-2027, ou la multiplication des effectifs partant en retraite en regard de la période 2012-2017, est importante (cf tableaux ci-dessus). Le quinquennat actuel (2012-2017) relève de l’horloge de précision et d’un exercice de gestion des ressources humaines à haut risque, puisque globalement 1er et 2nd degré ensemble, c’est 3.18 fois plus de professeurs qui partent de 2017 à 2022 par rapport à 2012 à 2017.
En parallèle, plus de 40% de l’ensemble des professeurs envisageraient de quitter leur métier si c’était possible (cf enquête Carrefour-Social-UNSA) via des passerelles, et ce taux atteint 68% d’après une enquête de 2014 pour les professeurs du 2nd degré.
Le métier de professeur a perdu en attractivité en raison de nombreux facteurs :
- Distorsion croissante entre le niveau de recrutement exigé (Master 2) et les salaires 2 à 3 fois moins élevés que chez nos voisins du Luxembourg, de la Suisse ou de la Belgique
- Accroissement de la pénibilité au travail en raison d’un alourdissement de tâches administratives qui font faire un 30h voire un 35h en école, collège voire lycée alors que le temps de préparation, de correction, lui n’a pas changé, alourdi du temps de réponse aux courriels des parents et de la saisie des bulletins sur les ENT des établissements. Les professeurs travaillent en moyenne plus de 42h par semaine, voire 55 à 60h par semaine pour les jeunes professeurs qui doivent concevoir toutes leurs préparations de cours dans les premières années.
- Les affectations de plus en plus instables des jeunes professeurs, et qui durent sur plus de 10 années consécutives en particulier dans les académies de Versailles et de Créteil qui affectent les 2/3 des nouveaux professeurs chaque année. Et dont il leur sera difficile de repartir avant 10 à 15 ans, complètement bloqués par un système de mutation complètement dépassé, inadapté aux enjeux démographiques.
- L’accroissement des incivilités envers les professeurs, et de l’accroissement des classements APV des EPLE. Les sigles se sont multipliés ces 15 dernières années pour masquer la réalité de l’enseignement aux étudiants que l’on tente de capter désespérément : ZEP. ZUS. RAR. REP. REP+. ECLAIR. PEP IV. SIVIS mélange les incivilités envers les élèves et les personnels, ainsi est-il devenu difficile de réaliser des études de victimation de la population enseignante. (cela a ensuite été démontré dans "Souffrir d'enseigner... faut-il rester ou partir ?" par Rémi BOYER et José Mario HORENSTEIN en octobre 2013.
Souffrir d'enseigner... Faut-il rester ou partir ? a démontré toutes les problématiques qui se posent dans la perte d'attractivité du métier de professeur. Un ouvrage donné à Jean-Michel BLANQUER lors de son intervention à notre 3e colloque le 15 Juin 2016 à Paris.
L'ouvrage de Rémi BOYER et José Mario HORENSTEIN fut salué par Daniel AUVERLOT, IGEN, qui est actuellement Recteur de Créteil. Nous avons inspiré par nos idées les hauts fonctionnaires qui dirigent actuellement l'Education nationale. Cadeau pour nos lecteurs.
- La perte de pouvoir d’achat en particulier dans les académies d’Ile-de-France où les prix immobiliers sont très élevés, déconnectés du pouvoir d’achat d’un professeur, qui consacrera 50% de son salaire à se loger chichement : en cela une politique de logement social, de partenariats avec les collectivités locales est plus que jamais une urgence.
- La montée en puissance des litiges avec les parents d’élèves, avec une judiciarisation croissante des relations parents/professeurs, les personnels de direction et d’inspection prenant systématiquement fait et cause contre le professeur qui se trouve doublement victime : le sentiment de harcèlement au travail ne fait que croître dans toutes les académies.
- L’accroissement de la charge de travail se manifeste particulièrement à l’école primaire et au collège où le burnout est en augmentation avec une absence de réponse de la part de l’Etat puisque successivement depuis que ce sujet est soumis à l’assemblée nationale, les députés refusent la reconnaissance de cette pathologie au titre de la sécurité sociale, ce qui oblige les personnels affectés à le déclarer comme un « syndrome d’anxiété dépressif », faisant porter sur eux la responsabilité de la dégradation de leur état de santé, ce qui ne remet nullement en cause le mode de management qui a pu ainsi les pousser à bout.
Alors que faire ?
La GRH actuelle ne peut rester une gestion d’effectifs sur tableaux Excel, ce qu’elle a toujours été, malgré un emballage « Gestion des Ressources Humaines » de façade. Le serpent de mer du développement de SIRHEN au niveau des services DGRH est l’exemple même d’un gigantisme dépassé.
Le Ministre évoque clairement dans son ouvrage « L’Ecole de demain » une « Gestion des Ressources Humaines plus Humaine ». Mais cette vision est ambigüe présente trois facettes possibles:
- - Une gestion des ressources humaines déconcentrée, déléguée aux chefs d’établissement ?
- - Une gestion des ressources humaines partagée entre un recrutement via les antennes de Pôle emploi, et une évaluation via des rendez-vous de carrière partagés entre personnel de direction et d’inspection ?
- - Une gestion des ressources humaines partagée entre rectorats et personnels de direction et d’inspection ?
Ce qui est sûr est que la part des professeurs contractuels va fortement augmenter puisque le ministre a décidé de réduire, pour améliorer la qualité du recrutement des titulaires, de 20% les postes aux concours du 2nd degré. Alors que les départs seront 2.56 fois plus importants de 2017 à 2022 en regard de la période 2012-2017.
Un fort accroissement du turn-over est prévisible
Le turn-over va s’accroître dans les EPLE et les écoles, avec des contractuels qui pourront choisir aisément leur lieu d’affectation, dans les grandes villes, dans les « bons établissements », et s’en aller à loisir tout au long de l’année s’ils le souhaitent, alors que les titulaires vont se retrouver de plus ne plus bloqués dans leur mutation, toujours à attendre des années que leur barème soit le plus favorable pour franchir les « barres d’entrée » inter puis intra académiques.
Cet aspect pourrait inciter de plus en plus de titulaires à démissionner pour revenir travailler comme contractuels, plusieurs centaines m’ont déjà posé cette question. Beaucoup de jeunes professeurs nous interrogent aussi sur les conséquences d’un « abandon de poste » pour contourner les « nécessités de service » qui les bloquent.
Nous ne pouvons pas espérer redonner de l'attractivité au métier de professeur en France dans ces conditions de GRH
Actuellement la pénurie de professeurs touche particulièrement les professeurs titulaires qui se voient opposer de plus en plus des « nécessités de service » pour leurs demandes de disponibilité pour convenances personnelles, pour leur mi-temps, leur temps partiel, leur démission aussi, vu que l’Etat manque de budget et préfère économiser l’IDV qu’il promet pourtant dans le décret du 27 janvier 2017 et qui a été divisée par plus de 2 depuis le décret initial de 2009.
La loi du 3 aout 2009 permet en théorie la mobilité interministérielle à tous les fonctionnaires avec un préavis de 3 mois, mais en fait 50% des fonctionnaires d’Etat que sont les professeurs en sont exclus, ce qui rend pour eux caduque l’usage de la BIEP.
Combien de temps va perdurer ce blocage des mobilités de personnels qui ont obtenu initialement au moins un Master 2 voire un Doctorat et auraient pu prétendre à des salaires deux fois supérieurs dans le privé avec une année de Master différent en plus ?
La souffrance au travail s’accroît partout, le nombre de CLM et CLD augmente et est le plus élevé dans la tranche d’âge 55-59 ans.
Ce qui est un signe qu’un seuil de pénibilité est atteint quelques années avant le départ en retraite, forçant souvent les professeurs à amputer leurs retraites des cinq dernières années qui comptent le plus. Qu’en sera-t-il de la génération actuelle qui devra travailler jusqu’à près de 70 ans au fil des réformes des retraites imposées aux citoyens non consentants par les gouvernements successifs ?
Le nombre de postes adaptés est clairement insuffisant puisque à peine 1 professeur pour 10 demandeurs en obtient une. Et les professeurs en poste adapté affectés au CNED sont pour la plupart en souffrance au travail du fait d’un mode de management souvent inadapté aux difficultés de ces personnes souvent en souffrance personnelle, avec de nombreuses pathologies lourdes.
Il n’y a aucune gestion optimale de la rotation possible des postes dits en détachement des EPA et associations complémentaires de l’Etat qui pourraient pourtant alimenter de 500 possibilités de seconde carrière provisoires les professeurs candidats chaque année. Certains professeurs restent 25 à 37 ans dans le même EPA, cela ne semble pas avoir été l’intention initiale.
François FILLON Ministre de l'Education nationale en 2005 avait promis "500 postes de seconde carrière par an" puis Dominique DE VILLEPIN "1.000 postes de seconde carrière par an" aux professeurs, et 20 ans après la loi de 2003 portant réforme des retraites qui avait dans son article 77 institué des promesses de secondes carrières, TOUJOURS RIEN.
La réforme des retraites de 2003 a allongé les carrières de 4,5 ans des salariés, et n'a toujours pas tenu ses promesses pour les secondes carrières des professeurs. La réforme de 2011 a supprimé la possibilité aux professeurs de bénéficier d'une Cessation Progressive d'Activité (CPA) en fin de carrière, pour travailler à mi-temps payé 80%.
Alors qu’une GRH des personnels en détachement pourrait avoir lieu en facilitant de multiples manières la rotation des postes, ceux ayant expérimenté cette voie pouvant alimenter ensuite un vivier de futurs personnels de direction et d’inspection, et d’administration.
Professeur, un métier en perdition, variable d'ajustement pour baisser le chômage ?
Enfin, il est clair que ce qui se profile, avec le projet du Ministre de la Fonction Publique de proposer des incitations au départ des fonctionnaires volontaires à coups de primes, c’est que la profession enseignante va servir de « variable de réduction » du chômage dans toutes les régions, puisque vont venir travailler, sans formation préalable, et recrutement évalué a minima en termes de compétences pédagogiques, des salariés en transition professionnelle, comme ces cadres de plus de 50 ans devenus trop vieux dans le privé, et qui viendront quelques années grossir les rangs des professeurs en CLM et CLD.
Il semble que ce qui se profile, c’est une affectation de professeurs contractuels dans les établissements où les titulaires ne veulent plus aller, engendrant un enseignement à deux vitesses :
- Des personnels contractuels pour les établissements difficiles de type APV, REP, REP+, ECLAIR, etc., et ruraux
-
Des personnels titulaires pour les « bons établissements ». la reproduction de l'élite gouvernementale n'en sera pas perturbée, elle qui préfère mettre ses enfants à l'école privée, plutôt que publique, en général.
De nombreuses pistes stratégiques non évoquées ci-dessus sont possibles pour sortir par le haut de ce contexte démographique difficile. Mais nous ne les donnerons désormais qu'en audience privée auprès d'un Ministre, et ce ne sera plus au niveau de l'Education nationale.
Entre 2017 et 2022, Jean-Michel BLANQUER a écouté avec attention les préconisations de notre association
De 2017 à 2022 Jean-Michel BLANQUER nous avait accordé plusieurs entretiens, nous étions régulièrement en contact par LINKEDIN, il était attentif à nos propositions, ainsi que son entourage de hauts fonctionnaires.
Jean-Michel BLANQUER n'a accordé que 2 recommandations sur son profil LINKEDIN, dont l'une a été attribuée à Rémi BOYER, Président-Fondateur d'AIDE AUX PROFS, concepteur de notre dispositif qu'il anime sans relâche avec beaucoup de créativité et d'anticipation depuis le 18 juillet 2006.
Il dit ceci, le 2 avril 2017: "En créant et présidant "Aide aux profs" Rémi Boyer a montré de multiples qualités d'engagement, de persévérance, d'efficacité. Orienté par des valeurs grandes et solides, il a le sens de l'équipe et le goût de mener à bien ce qu'il entreprend."
Daniel AUVERLOT, actuel Recteur de Créteil, a aussi attribué une recommandation sur LINKEDIN le 30 juin 2014 à Rémi BOYER: "Monsieur Boyer a réalisé depuis 2006 un travail considérable dans le domaine des ressources humaines e, aidant par son association "Aide aux profs" des enseignants à se reconvertir. Son livre "Souffrir d'enseigner" est la preuve de ce travail considérable. Monsieur Boyer aura toute sa place à un poste à responsabilité dans le domaine des ressources humaines."
Josette THEOPHILE, DGRH de l'EN entre 2009 et 2012, avait le 13 novembre 2013 publié cette recommandation sur LINKEDIN: "J'ai bien connu Rémi BOYER lorsque j'étais DGRH de l'EN et l'ESR, de 2009 à 2012. J'ai pu apprécier la qualité de son travail et les méthodes professionnelles originales qu'il a introduites et développées pour aider les enseignants en difficulté. Il a acquis ce faisant une expérience importante et facilement transposable en GRH, notamment en gestion de la mobilité. Il a fait preuve de capacité d'initiative combinée avec la ténacité et la force de conviction nécessaires dans un contexte fort peu ouvert à ce type de méthode. Le souci d'aider ses collègues en difficulté a débouché sur la conception et la mise en place d'un dispositif opérationnel qui a prouvé son efficacité. Les qualités ainsi démontrées sont précieuses au sein d'une DRH.".
Jean-Claude DELGENES, PDG du Groupe Technologia qui agir pour la prévention et la remédiation de la souffrance au travail, connu pour tous ses travaux pour faire reconnaître le burn-out comme maladie professionnelle, combat que Benoît HAMON tenta de porter auprès des députés sans succès, a dit sur LINKEDIN: "Remi est un être intuitif, très sensible et à la fois très rationnel
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