si tu est étudiant, tu vas réfléchir à deux fois avant de devenir prof, et si tu es prof, tu sais maintenant que tes conditions de travail vont sérieusement se dégrader en 2024-2025 avec les trois jours de carence envisagés par le Ministre de la Fonction Publique, alors que la Ministre de l'Education nationale n'a pas pour projet de t'augmenter...
La vie d'un professeur ressemble de plus en plus à celle d'un serf au XXIe siècle malgré son Bac+5. Malgré l'exigence d'un Master2, que le gouvernement actuel regrette car il n'a jamais eu les moyens d'accroître les rémunérations pour servir d'aussi bons salaires et avantages que dans le privé avec un tel niveau de qualification, les professeurs voient depuis janvier 2021 leur rémunération diminuer en salaire brut (hors indemnités pour être payés plus en travaillant plus) avec déjà +17% d'inflation.
Au milieu des années 1980, il y a 44 ans, l'équivalent d'une vie active de toute une génération d'enseignants, le salaire initial d'un professeur était à 2,3 Smic. Comme la politique a toujours été d'augmenter le Smic sans que cela se répercute au-dessus sur les autres niveaux salariaux, la différentiel s'est réduit et le nouveau professeur gagner 1,4 Smic en 2024.
Seuls les jeunes, jusqu'à 15 ans d'ancienneté, ont été revalorisés sous Jean-Michel BLANQUER, et depuis, plus rien. Les professeurs de 16 à 42 ans d'ancienneté ont été oubliés, les gouvernements considérant que ceux-là n'ont pas besoin de l'être puisque leur carrière y pourvoit par leurs augmentations régulières d'échelon.
Résultat ?
Le différentiel se réduit au sein de la carrière indiciaire des enseignants, avec un gain global de plus en plus réduit durant les 43 ans d'activité. Le plafonnement s'effectue à plusieurs reprises au cours de la vie d'un professeur:
- la classe normale dure 24 à 26 ans (contre 20 à 30 ans avant les PPCR) et si tu t'es beaucoup investi, tu gagneras autant que celui qui n'a pas fait grand chose en-dehors d'enseigner.
- après, tu vas stagner le temps d'obtenir la hors-classe de ton grade: 3 à 10 ans d'attente selon les cas. Des années où ton salaire va stagner. Jusqu'ici le ministère de la Fonction Publique compensait l'inflation par la GIPA (Garantie individuelle de pouvoir d'achat) que Guillaume KASBARIAN décide de supprimer, une décision gravissime pour ton futur pouvoir d'achat.
- la hors-classe concernera entre 10 et 12% par an des professeurs, ce qui est infime en regard des attentes des professeurs stagnant au 11è échelon de leur classe normale, et c'est un moyen pour l'Education nationale de faire des économies, pendant que toi, tu vois ton pouvoir d'achat se réduire au fil de l'inflation.
- ta hors-classe va durer 9 à 15 ans selon l'échelon à laquelle tu y a été intégrée. Majoritairement, ce sera plutôt 9 ans que 15, c'est très rare d'obtenir la hors-classe dès ton 9e échelon de ta classe normale, il faut vraiment être "dans les petits papiers de l'inspecteur", donc d'avoir satisfait toutes ses demandes (être conseiller pédagogique en formant des stagiaires, contribuer au pôle de compétences disciplinaire de ta discipline d'enseignement, être formateur pour tes pairs, réaliser une IMP pour t'impliquer dans le fonctionnement de ton établissement, être toujours d'accord avec lui, avoir réalisé d'excellents cours lors de tes inspections, etc).
- ensuite, tu vas stagner en fin de hors-classe, entre 3 ans et... ? La majorité des professeurs des écoles, certifiés et agrégés n'obtient pas l'accès à la classe exceptionnelle en fin de parcours. Les critères sont tellement sélectifs, que c'est mission quasi impossible, faisant là-aussi partie des mesures d'économies de bouts de chandelle de l'Education nationale, dont le degré de gratitude est inversement proportionnel avec la masse de travail fournie durant tes décennies d'activité.
Et cela, il n'y a qu'AIDE AUX PROFS qui te le dit avant de devenir prof, et pas après, une fois que tu t'es laissé(e) attirer et coincer par un concours.
Le professeur se voit imposer toutes les restrictions possibles.
Le Ministre de la Fonction Publique Guillaume KASBARIAN, considérant que "l'absentéisme des fonctionnaires a augmenté" (tous les fonctionnaires se sentent ainsi culpabilisés, humiliés, alors qu'ils servent l'Etat) et coûte cher à l'Etat (mais nettement moins que les largesses que le pouvoir a consenties depuis mai 2017 aux 5% d'ultra et de mégariches au sein de la population française), a décidé d'augmenter de 1 à 3 le nombre de jours de carence en cas de maladie.
Résultat ?
Il va falloir que tu prennes moultes précautions pour éviter te contracter les gastroentérites, les bronchiolites, les angines, les grippes, les covids véhiculés par tes élèves, surtout en école et au collège. Et même si tu te sens usé(e) psychologiquement à certaines périodes de l'année, ça va te coûter un maximum sur ta fiche de paie.
Nous l'avons calculé: un professeur va perdre en moyenne 1.000,00 € par an avec ces 3 jours de carence, une sacrée tuile sur son pouvoir d'achat ! Cela permet à l'Etat de reprendre d'une main ce qu'il a attribué avec le Pacte pour ceux qui se seront épuisés à travailler plus pour gagner plus.
Alors, professeur, un métier attractif ?
Que nenni, tout est fait depuis quelques années pour dégoûter les professeurs de devenir titulaires, corvéables à merci, mutés aux deux-tiers dans les académies de Créteil et Versailles où le pouvoir d'achat est l'un des plus élevés, faisant d'eux des précaires immédiatement.
C'est comme ci ce gouvernement de Droite libérale avait cette arrière pensée de multiplier les contraintes pour les titulaires, pour que peu à peu les nouveaux professeurs finissent par décider d'éviter les concours, ce qui in fine fera économiser des postes à l'Education nationale, qui emploiera progressivement, à la faveur des départs massifs en retraite sur 2024-2050, plus de contractuels que de titulaires.
C'est cela qui est en marche : la contractualisation naturelle du métier d'enseignant.
Console-toi: professeur n'est plus le métier d'une seule vie, et même si tu aimes enseigner, il y a maintenant suffisamment d'acteurs spécialisés dans la reconversion pour professeurs pour te proposer de t'envoler, de réorienter, au moment où tu le souhaiteras.
Il te suffira juste de forcer les choses, car l'Education nationale continue de multiplier les nécessités de service pour empêcher ceux qu'elle a attirés et fixés en poste par concours, de repartir de sitôt.
Si tu en as assez de ton métier, que tu te sens prisonnier(e), l'expérience d'AIDE AUX PROFS te sera profitable pour comprendre comment éviter de repousser ton projet, et de ne pas te laisser intimider par une décision de nécessité de service.
C'est notre combat: la lutte contre ces nécessités de service qui sont la principale méthode de Gestion des Ressources Humaines de l'Education nationale, mais qui constituent une atteinte aux libertés de mouvement, de choix des professeurs pour décider de ce qui leur plaît, au moment où ils l'ont décidé.
AIDE AUX PROFS, fort d'une expérience de 18 ans, au cours de laquelle nous avons été précurseurs dans le conseil et l'accompagnement des professeurs dans leurs reconversions, bien avant que l'Education nationale décide d'investir (certainement parce qu'elle se sentait humiliée par un petit acteur comme nous, si médiatisé, si créatif, et si impliqué) connaît maintenant tous les rouages, toutes les ficelles, qui permettent d'éviter les pièges multiples que tu rencontreras sur la route de ta reconversion, quand tu décideras "d'aller voir ailleurs".
Une vie active, c'est de plus en plus long, et tu n'auras qu'une vie.
Vas-tu décider de la passer entièrement dans l'Education nationale, à te voir imposer régulièrement des réformes qui te donnent plus de travail, et des contraintes qui réduisent tes revenus et ta qualité de vie ?
C'est toi qui choisis.
Nous, AIDE AUX PROFS, conseillons et accompagnons en toute sécurité et confidentialité sur notre plateforme Whaller.com les professeurs qui veulent partir, et ne pas être empêchés de le faire.
3 jours de carence: une sacrée détérioration à venir de tes revenus et de ton bien-être au travail.
Écrire commentaire