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Pénurie de professeurs dans l'éducation nationale, pourquoi ?


être professeur en France n'est pas facile:

 

- élèves de plus en plus difficiles avec peu de moyens pour se faire obéir, exposant de plus en plus les professeurs psychologiquement et parfois physiquement

 

- une formation des jeunes professeurs dans les IUFM puis ESPE puis INSPE (une formation jamais satisfaisante) qui n'est pas réalisée par des professeurs de terrain, mais trop souvent par des universitaires déconnectés de la réalité des écoles, collèges et lycées. 

 

- montée des tensions sociales dans la société, avec une précarisation croissante d'une partie de la population (plus de 15% de personnes en-dessous du seuil de pauvreté, soit moins de 1.000 €/mois)

 

- classes de plus en plus chargées avec une administration qui continue de raisonner de manière comptable, avec des moyennes d'élèves par classe complètement en-dessous de la réalité de ce que vivent les professeurs

 

- parents de plus en plus difficiles: insultes, agressions, plaintes en justice dès qu'un professeur leur paraît "sortir des rails"

 

- administration qui sévit plus sur les professeurs qu'elle ne les aide

 

- un métier de plus en plus mal payé, avec une charge croissante de travail. Lorsque les professeurs font le total de leurs heures travaillées, ils s'y retrouvent de moins en moins, en regard de leurs ex-collègues étudiants qui gagnent le double d'eux dans le privé avec leur Master 2

 

- incapacité des gouvernements successifs à réaliser que toute une génération de professeurs aura perdu, pendant toute sa carrière, plus de 50% de son pouvoir d'achat en regard du début des années 1980, par rapport à l'inflation cumulée depuis 43 ans, en ayant perdu plus de 250.000,00 € en moyenne. 

 

En 2024, un nouveau professeur gagne 1,4 Smic quand en 1980, il gagnait 2,3 Smic.

 

Est-ce parce que la profession s'est beaucoup féminisée, que les politiques l'ont à ce point délaissée financièrement ? Plusieurs ministres ont fait des déclarations qui tendent à le prouver (cf Lionel JOSPIN et Xavier DARCOS).

 

La France ne veut toujours pas renoncer à l'idée d'une "éducation nationale" et conserve son gigantisme de gestion des ressources humaines. Ses voisins sont passés depuis longtemps à une gestion par Länder (Allemagne), Provinces (Belgique), Cantons (Suisse). Si la gestion des ressources humaines s'effectuait uniquement à l'échelle de chaque académie, en supprimant les administrations centrales et cette idée d'une éducation nationale, la France économiserait près de 3 milliards d'euros.

 

Si chaque ministre cessait de multiplier les réformes, qui ne cessent d'alourdir la charge de travail des professeurs, qui passent leur temps à concevoir de nouveaux cours selon les caprices de tel ou tel ministre, la France n'étant jamais satisfaite de ses programmes scolaires, plusieurs milliards d'euros pourraient être économisés.

 

C'est quand même étonnant que l'Allemagne ait un budget de 21,5 milliards d'euros et la France 3 fois plus, alors que le nombre d'élèves dans le système allemand est de 11 millions (12 millions en France) et que le nombre de professeurs y est de 798.000 (867.000 en France).

 

Il y a un vrai problème de gestion de l'argent en France, avec une Education qui coûte 3 fois plus cher en France qu'en Allemagne.


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