A chaque fois en France c'est pareil: des annonces, des promesses, et quand on examine le budget, plus grand chose...après des Jeux Olympiques très réussis et un engouement populaire fantastique chez ceux qui ont eu le moyen de se payer une place pour assister aux épreuves sportives, les professeurs d'EPS sont déçus. La généralisation de 2h de sport en plus au collège ne concernera que les établissements des REP et REP+. Déception, colère, une nouvelle fois.
Les conséquences à moyen et long terme sont de ne pas agir suffisamment sur la bonne santé des élèves en vue de leur vie d'adulte. La génération actuelle, encouragée par ses parents qui les a dotés d'un smartphone avec abonnement, fait de moins en moins de sport, et a augmenté ses risques de maladies cardio-vasculaires, d'obésité, de diabète...
Alors la décision de l'Education nationale de réduire cet effort engage l'avenir: elle est de nature à favoriser les futurs profits des industries pharmaceutiques et de faire peser les conséquences sur les capacités financières de chaque citoyen, dans le contexte de réduction des remboursements sur de plus en plus de médicaments pour tenter de sauver une énième fois la Sécurité Sociale.
Cette limitation des 2h d'EPS en plus arrive au plus mauvais moment: l'après Jeux Olympiques. C'est un pied de nez à tous les sportifs, comme un "fermez le ban", après les J.O. Les professeurs d'EPS peuvent légitimement s'estimer frustrés, démotivés, incompris, et avoir envie eux aussi de se réorienter vers une structure qui respectera mieux leur engagement.
S'est ajouté à cela des difficultés de management à l'UNSS qui ont altéré les finances, ce qui soulève la colère des professeurs d'EPS, tandis que l'Education nationale a réduit leurs indemnités lorsqu'ils sont coordonnateurs. Une nouvelle réduction de budget pour répondre à la cure d'austérité décidée par le gouvernement BARNIER, et qui ampute le pouvoir d'achat de ces professeurs.
Après avoir parlé de "revalorisation historique", l'Etat reprend d'une main ce qu'il a agité de l'autre, et les professeurs ne sont pas dupes. Ils s'en souviendront aux prochaines élections, et il se peut bien que "le vote contre", dont les politiques ont trop abusé, finisse par faire un gros flop.
Il est stupéfiant que le gouvernement n'augmente les impôts que de 24.000 ultrariches alors que 5% au moins de la population française se situe dans cette catégorie, soit 3.400.000 contribuables qui possèdent plus de 20% de la richesse française. Une énième fois de plus, le gouvernement réduit les moyens pour les salariés, augmente les impôts de toutes les classes moyennes, sa principale vache à lait, et conforte l'idée dans les citoyens que les mégariches, les ultrariches et les riches sont intouchables.
Une augmentation proportionnelle à leurs revenus plus importantes de 3.400.000 ultrariches qui possèdent au moins 1 million chacun, aurait permis d'éviter de continuer de saper les moyens qui permettent aux enseignants d'assurer la bonne préparation de la jeunesse à leur avenir en bonne santé.
Rappelons que les 500 plus grandes fortunes de France ont vu leur fortune multipliée par 10 depuis l'an 2000 (cela coïncide avec la mise en place de l'euro) pour un total de 1.170 milliards d'euros en 2023, soit le tiers de l'endettement de l'Etat, qui préfère continuer de ponctionner tous ceux qui manquent déjà de tout.
EN SAVOIR PLUS
08.11.2024 sur la Banque des Territoires
06.10.2024 : Colère des profs d'EPS de la Manche sur Ouest-France
07.11.2024: Alerte sur la politique et le mode de management de l'UNSS
Rapport 2023 sur les inégalités de richesse en France
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