A nouveau, les syndicats appellent à l'unisson les professeurs à la grève.
Il faut dire que le gouvernement BARNIER n'y est pas allé de main morte dans le PLF 2025 pour réussir ses 41 milliards d'économies sans avoir à augmenter la majorité des ultra-riches, plus de 5% de citoyens imposables. Le Premier Ministre a limité à 0,3% d'entre eux.
Une nouvelle fois ce sont donc les classes moyennes les vaches à lait du système, et les entreprises. Ce que l'on retiendra des quinquennats d'Emmanuel MACRON, c'est cette absence de politique sociale envers les plus démunis, envers ceux qui ont du mal à joindre les deux bouts, en préférant réduire les impôts des très riches, dans l'idée qu'ils le dépenseront pour faire marcher l'économie.
24.300 ménages seulement appelés à payer plus d'impôts alors que 10% de la population française, soit 6.800.000 personnes, possède plus de 50% des richesses du pays, avec un patrimoine de 1,3 million d'euros en moyenne.
Le Gouvernement BARNIER aurait dû prendre ce critère très simple: hausse d'impôt à partir de l'un de ces critères :
- patrimoine de 1 million et plus
- possession d'une résidence principale et de 2 résidences secondaires = 1 million et plus
5% de citoyens français est millionnaire, soit 3.400.000 personnes. Ne pas les imposer plus est une erreur monumentale dans ce PLF 2025. Cela signifie que le gouvernement à nouveau, épargne les ultrariches pour se concentrer sur ceux qui paient déjà trop d'impôts en regard de leur faible revenu.
Il n'est pas normal dans l'effort de redressement du pays, alors que beaucoup de citoyens ont du mal à se loger, que des multipropriétaires continuent d'exiger des loyers élevés, sans être invités à contribuer plus que naguère à l'effort de sauvetage des finances publiques. Ils ont en effet bénéficié des nombreux dispositifs (MADELIN, PINEL, DENORMANDIE, COSSE, ...) et des largesses de l'Etat pour s'enrichir à bon compte.
S'agissant des professeurs, le PLF 2025 les pénalise fortement:
- Jours de carence en cas de congé maladie passés de 1 à 3, ce qui peut créer un manque à gagner mensuel de 150,00 € à 450,00 € selon les salaires des professeurs, une somme importante.
- Suppression de la GIPA, cette mesure qui permettait de compenser la perte de pouvoir d'achat du fait de l'inflation, pour ceux des professeurs qui n'avaient pas changé d'échelon pendant une certaine durée.
- Baisse de l'indemnisation des congés de longue maladie, avec 90% au lieu de 100%.
Tout cela contribuera à dégrader les conditions de travail, alors même que les classes sont surchargées, l'Education nationale étant incapable d'envisager plus de recrutements de professeurs puisque ses hauts fonctionnaires n'ont toujours pas trouvé la bonne recette pour se faire aimer des professeurs. Il semble qu'ils soient incapables d'y parvenir, car cela fait plus de 25 ans qu'ils ont durci leurs exigences hiérarchiques au niveau de tout le système.
- A cela s'ajoute la décision de supprimer l'avantage dont bénéficiaient les directeurs d'école de la ville de Paris, alors que les loyers sont prohibitifs dans cette ville. Nul doute qu'il n'y aura plus beaucoup de vocations pour la fonction harassante de Directeur d'Ecole à Paris !
Les professeurs ressentent du mépris actuellement. Pas une semaine sans qu'on entende parler dans les médias d'un établissement scolaire où les tensions sont importantes entre le chef d'établissement et l'équipe enseignante, sans que le chef d'établissement soit déjugé par sa hiérarchie académique. Les professeurs avec Bac+5 sont traités comme des faux cadres, des sous-cadres, c'est une forme de mépris de classe subie par une organisation administrative qui leur est, de facto, défavorable dès leur entrée dans le métier.
Un ancien président de la République qui médiatise que les professeurs des écoles ont 6 mois de vacances par an et ne travaillent que 24h par semaine... c'est effarant d'avoir lu et entendu de tels propos, qui viennent conforter tous ceux qui jalousent les professeurs, pourtant mal lotis avec un revenu qui a perdu depuis le début des années 1980, plus de 55% de pouvoir d'achat.
Alors ces syndicats ont raison de sensibiliser les professeurs et d'appeler à la grève. Mais autrefois quand existait la FEN, ils étaient nettement plus efficaces, avec des grèves de longue durée. Ce n'est pas avec un jour par-ci, un jour par là, que les grèves obtiendront des résultats. Tout au plus cela augmentera les finances publiques de la totalité des sommes récupérées par les jours de carence pris par les professeurs.
Ce que les professeurs attendent de leurs syndicats, c'est qu'ils adoptent une autre stratégie que celle de la grève sporadique. Mais ce temps-là est révolu, et réduit de facto tout l'impact de n'importe quelle grève des enseignants.
Ce qui peut faire réussir la grève des professeurs, c'est la grogne sociale générale, puisque les professeurs ne sont pas la seule profession impactée par les restrictions budgétaires du Gouvernement. Apparemment, Décembre sera le mois des grèves.
- Education nationale - Tous services publics - SNCF - Entreprises -
Tout ce que l'on peut conclure, c'est qu'avec une situation financière aussi catastrophique, au sortir de la crise sanitaire, la France se trouve dans une situation les pires qui soient depuis 1945:
- 112% d'endettement sur son PIB
- déficit de la balance commerciale à 62,6 milliards d'euros
- inflation encore instable et de +17% depuis janvier 2021
- taux de croissance trop faible et toujours surestimé par le gouvernement depuis plusieurs années
- taux de chômage en hausse, les économistes le prédisent à 9% pour 2025
- taux de pauvreté croissant: 14,4% qui "vivent" avec moins de 1.216,00 €/mois.
la France est juste "mal barrée":
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