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Courage Professeur, plus que trois semaines avant Noël !


Ceux qui n'ont pas été professeurs en Maternelle, Primaire, Collège, Lycée, ne peuvent pas comprendre l'épuisement que ressent chacun des professeurs de ces niveaux.

 

La période la plus longue, la plus fatigante dans le rythme de l'année scolaire en France, c'est celle du 1er septembre au 20 décembre. Les congés de Toussaint ont à peine reposé les professeurs, débordés de copies, de livrets d'évaluation, de bulletins, de conseils de classes...

 

Un ancien Président de la République a voulu faire le buzz, comme il aimait le faire entre 2007 et 2012 lorsqu'il a supprimé plus de 80.000 postes de professeurs en profitant des départs en retraite lors de sa RGPP (Révision Générale des Politiques Publiques), en déclarant récemment dans les médias qu'un professeur des écoles est en congés 6 mois par an et ne travaille que 24h par semaine.

 

Il a détruit en peu de temps les efforts déployés par l'Education nationale depuis 2019, qui tente de faire croire aux professeurs que les Chefs d'établissement, IEN, IA-IPR, Dasen, Recteurs, qui ont été si exigeants, si intransigeants avec eux par le passé, sont tous devenus aimables, en soutien, à l'écoute, sympathiques... 

 

Des professeurs découvrent que certains de ceux qui imposaient leur autorité de grands barons académiques, promettant des représailles sur leur carrière à tout professeur récalcitrant, se retrouvent parfois en vidéo sur le site de la GRH de proximité pour vanter le bonheur d'enseigner, et affirmer que la hiérarchie est en soutien, à l'écoute, comme pour faire oublier aux professeurs qu'elle ne l'a pas été immédiatement lorsque Samuel PATY aurait tant eu besoin d'elle et qu'elle ne l'est pas toujours lorsque les professeurs, qui se sentent maltraités au travail par un chef d'établissement, même collectivement, manifestent.

 

Alors les professeurs sont fatigués de ces doubles discours, de ces réformes multiples qui se succèdent, avec des ministres qui s'occupent de leur carrière personnelle d'un ministère à l'autre sans se soucier de savoir si leurs réformes verront le jour.

 

Les professeurs qui veulent repartir, ils sont toujours nombreux à nous contacter depuis 18 ans, en ont assez d'un métier où les Recteurs, les Dasen, les Chefs de Division, ont pour mission de les garder le plus longtemps possible, en leur refusant leur liberté de choix du projet d'évolution professionnelle qui les intéresse.

 

Les nécessités de service empoisonnent la vie des professeurs qui ne veulent pas rester enseigner toute leur vie

 

Le 5 décembre sera une grève massive des professeurs pour s'opposer par la voix de leurs syndicats aux 3 jours de carence au lieu d'un que le Ministre du Travail, Guillaume KASBARIAN, cherche à leur imposer, et à cette GIPA qu'il veut supprimer, alors qu'elle permet de garantir le maintien du pouvoir d'achat de ceux qui n'ont pas changé d'échelon depuis 4 ans au moins.

 

Mais l'action syndicale ne réussira que si elle dure, au lieu d'être sporadique. Il est loin le temps de la FEN avec des grèves continues, qui permettaient à cette méga centrale syndicale d'être écoutée des ministres qui mettaient la main au portefeuille.  Le syndicat F.O est le seul à l'avoir compris, prônant 3 jours de grève puisque 3 jours de carence.

 

Et ce Ministre qui s'apprête à imposer de ne payer que 90% les professeurs en congé de maladie pour faire des économies, alors que les professeurs qui ont tant donné d'eux-mêmes pendant le Covid19, d'un protocole à l'autre, tous épuisants, n'ont pas eu de temps pour souffler, et sont maintenant pénalisés financièrement.

 

Le 2e quinquennat montre le vrai visage de cette Droite ultra-libérale qui casse progressivement tous les acquis sociaux, de ce macronisme qui n'a jamais finalement créé de nouvelle voie: il s'est nourri de l'expérience des "seconds couteaux" du PS et de LR qui ne supportaient plus que les "éléphants" occupent systématiquement le terrain. Et PS comme LR y ont trouvé leur intérêt en continuant d'être au pouvoir, tout en faisant passer toutes les mesures qu'aucun de ces partis n'avait réussi à faire passer lorsqu'ils se sont succédé au pouvoir. Et, pressentant la fin du macronisme, Edouard PHILIPPE a créé son parti HORIZONS avec l'objectif de prendre le relais en 2027, lui qui trouvait que la réforme des retraites était trop timorée avec un âge légal de départ à 64 ans, le proposant plutôt vers 67 ans.

 

Et nous en sommes à constater les dégâts sur les Finances Publiques pour l'instant, regarde la vidéo de la dernière chronique de Marc TOUATI, économiste, qui t'explique le désastre financier dans lequel la France se débat, résultat de la politique conduite depuis au moins 2017, et qui empêchera pour des années la revalorisation de 100% des professeurs. C'est juste impossible d'augmenter les professeurs en France pour leur permettre de rattraper ces 55% de perte de pouvoir d'achat depuis le début des années 1980. La génération qui part actuellement en retraite a perdu au moins 250.000,00 €, la valeur d'un bel appartement ou d'une maison en banlieue ou à la campagne, sur ces 45 dernières années. C'est énorme.

 

Face à ce désastre, nous avons trouvé une solution transversale rapide pour les professeurs qui veulent quitter ce système qui ne les paie pas assez de leurs efforts, et ils sont de plus en plus nombreux à tenter l'aventure, pour que leur niveau de vie change radicalement (2 à 3,5 fois mieux payés qu'ils soient jeunes ou expérimentés) dès la rentrée 2025.

 

La Suisse doit recruter plus de 76.000 professeurs dans toutes les disciplines d'ici 2031, et les suisses ne se pressent pas au portillon pour enseigner alors que le salaire de base d'un professeur en Suisse correspond au salaire d'un agrégé en France en fin de Classe Exceptionnelle après 35 ans d'ancienneté minimum.

 

Après 2 ans d'investigations, de contacts en Suisse, nous avons donc amorcé depuis la rentrée 2024 une filière professionnelle migratoire d'excellents professeurs de toutes disciplines tentés par l'expatriation professionnelle, et certains resteront frontaliers :

 

- vers la Suisse (le succès est déjà au rendez-vous cette année)

- vers le Luxembourg (contacts en cours)

- vers le Canada (Québec notamment, contacts en cours)

 

Car AIDE AUX PROFS dès l'origine, c'est pour tous les professeurs des pays francophones.

 

Nous nous sommes cantonnés à la France de 2006 à 2023, pensant que ce système allait évoluer rapidement en faveur des professeurs, et nous avons fait fausse route. L'Education nationale veut rester gigantesque, elle ne veut pas changer le pouvoir managérial de ses intermédiaires hiérarchiques, elle veut continuer de limiter le plus possible les départs, en ne disant pas la vérité sur le nombre réel de professeurs qui essaie de démissionner chaque année, avec ou sans indemnité de départ. Elle n'adopte aucune transparence sur les chiffres, elle applique une politique de rétention de ses professeurs, faute de savoir humainement les attirer en nombre suffisant.

 

Il est devenu temps, avec un système français qui rechigne à évoluer, à changer sa politique envers les professeurs, d'aller aider les autres pays riches qui subissent eux aussi un papy-boom important, à recruter ces excellents professeurs dont ils ont besoin, puisque la France a choisi, elle, les job dating avec recrutement en 30 minutes, décrédibilisant ceux qui ont bossé dur pour décrocher leur CRPE, leurs CAPES, leur Agrégation, leur PLP naguère si sélectifs.

 

Notre priorité, c'est le bien-être personnel et professionnel des professeurs qui nous contactent, et cherchent à quitter un système qui ne les respecte pas, les surchargeant continuellement de travail sans les en payer suffisamment en retour.

Médite sur l'efficacité syndicale de ces 25 dernières années avec ce dessin de Sanaga

Médite sur les dernières revalorisations de ton salaire

Médite sur les secondes carrières possibles dans le système français

Les Recteurs comme les Dasen supervisent les nécessités de service, ça en déprime plus d'un

Imposer 3 jours de carence, c'est aggraver la pénibilité de certaines affectations

Depuis 10 ans, ils sont de plus en plus à y penser. Les chiffres des démissions acceptées ne reflètent pas ceux des démissions demandées


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