Depuis 2 ans les ministres de l'Education nationale se succèdent, les professeurs les voient défiler, chacun affirmant que l'Ecole est une priorité, que les professeurs font "le plus beau métier du monde", "qu'ils mériteraient d'être revalorisés", mais voilà, chaque ministre s'en va avant même d'avoir pu accomplir ses réformes...c'est ç se demander si le projet en haut lieu n'est pas tout simplement de casser l'Ecole Publique pour laisser le Privé Hors Contrat se développer...
L'Ecole Publique est-elle encore une priorité, ou s'agit-il d'y favoriser la carrière du plus grand nombre de personnes possibles, désireuses de devenir ministres d'un Ministère gigantesque, qu'aucun pays d'Europe et même du Monde ne peut nous envier, en démontrant que ce Ministère n'est pas réformable ?
Le sauve qui peut des services DGRH qui tentent de convaincre que leurs efforts de GRH de proximité portent leurs fruits, en se photographiant à qui mieux mieux sur Linkedin comme si tout allait bien dans le meilleur des mondes, alors que nous remonte du terrain des dysfonctionnements en pagaille avec des conseillers RH débordés et trop souvent incompétents, des responsables RH (IEN, IA-IPR et Perdir) dont le turn-over est important, tous manquant de moyens (pour attribuer des congés de formation professionnelle, des financements de formation au titre du CPF, des Ruptures Conventionnelles, etc), se heurte au MUR DU PAPY-BOOM.
La Cour des Comptes s'inquiète du coût du fonctionnement de cette Education nationale qui passe son temps à dépenser en réformes - en grande partie inutiles - son budget colossal de 80 milliards d'euros qui ne cesse d'augmenter, et l'Education nationale ne parvient pas à se rendre de nouveau attractive pour des générations d'étudiants qui ont bien compris que les professeurs actuels ont été piégés par leur concours dans un statut qui les empêche de repartir aussi facilement qu'ils l'imaginaient.
Les nécessités de service ne cessent d'empoisonner la vie des professeurs, bloquant leurs projets d'évolution professionnelle qui les passionnent.
Les Recteurs et les DASEN sur injonction ministérielle empêchent autant que possible les cumuls, nommant des "référents déontologues" chargés d'interdire plus que d'autoriser, aucun n'étant prêt à prendre le risque de représailles hiérarchiques pour avoir accepté un cumul commercial, et limitent aussi fortement les demandes de disponibilité pour convenances personnelles ainsi que les Ruptures Conventionnelles, et les démissions sont même refusées autant que possible, ceux qui réussissent à partir imposant leur démission, voire faisant un abandon de poste !
Et les statisticiens de la DEPP d'afficher un "0.34% seulement de démissions" alors que ce chiffre est totalement faussé puisqu'il ne tient compte que des demandes de démission et de RC acceptées. Il faudrait au moins multiplier par 10 ce chiffre pour comprendre que les professeurs, dans une carrière qui ne cesse de s'allonger au fil des réformes des retraite, changeant constamment les règles que chaque professeur pensait pourtant définitives, ont besoin d'autre chose que de se sentir en prison dans un système infantilisant et maltraitant.
L'Education nationale survivra-t-elle au Papy-Boom ? Va-t-elle laisser déléguer à chacune de ses académies le soin de recruter des professeurs moins bien formés sur contrat de courte à moyenne durée, en supprimant progressivement des concours faute de sélectivité ? Qui a intérêt à faire éclater le système actuel ?
L'Education nationale peut représenter une grande source d'économies pour un Etat fortement endetté, et un fabuleux marché pour les entreprises privées désireuses de vendre des uniformes aux écoles, collèges et lycées pour tous les élèves, ou des boîtes pour empêcher les élèves d'utiliser leur portable en classe, ou des équipements pédagogiques (tablettes, ordinateurs, logiciels, etc)...
Les classes d'âge partant en retraite sur la période 2025-2045 seront très importantes alors que le nombre de BONS candidats est clairement insuffisant. La Cour des Comptes en a révélé l'ampleur dans son dernier rapport. Assurément, il va falloir trouver le moyen de réformer ce Mammouth, mais comment ?
En parallèle, tous les pays développés sont en pénurie de professeurs, notamment les pays d'Union européenne, et d'Amérique du Nord. Ce sont ceux qui les paieront le mieux, qui tireront leur épingle du jeu. Et la puissance future de ces états parmi les nations, s'en ressentira dans 20 à 40 ans.
2024
21 septembre Anne GENETET - ministre de l'Éducation nationale = 3 mois
8 février Nicole BELLOUBET - ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse = 5 mois
11 janvier Amélie OUDEA-CASTERA- ministre de l'Éducation nationale, de la Jeunesse, des Sports et des Jeux olympiques et paralympiques = moins d'un mois
2023
20 juillet Gabriel ATTAL - ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse = 5,5 mois
2022
20 mai Pap NDIAYE - ministre de l'Éducation nationale et de la Jeunesse = 14 mois
2020
16 octobre Jean-Michel BLANQUER - ministre de l’Éducation nationale, de la Jeunesse et des Sports = 22 mois
2018
16 octobre Jean-Michel BLANQUER - ministre de l’Éducation nationale et de la Jeunesse = 21 mois
2017
17 mai Jean-Michel BLANQUER - ministre de l'Éducation nationale = 17 mois
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