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Le hachoir des mutations des professeurs, c'est le 14 mars 2025


L'Education nationale est une machine très compliquée, peu réactive, difficile à quitter, qui affecte trop souvent sur des postes que le professeur n'avait pas demandé, avec des barèmes complètement délirants, et des taux d'obtention déprimants.

 

Les mouvements de mutation exigent de formuler des voeux en novembre pour des résultats 5 mois plus tard... un fonctionnement complètement dépassé, qui ne répond plus aux aspirations des nouvelles générations de professeurs.  L'Education nationale très affectée par le papy boom va-t-elle pouvoir continuer de fonctionner ainsi encore longtemps ?

 

- Dans le 1er degré, à peine 20% des professeurs des écoles obtiennent leur mutation, et pas toujours là où ils l'avaient demandée.

 

- Dans le 2nd degré, le taux d'obtention dépasse un peu les 40%, mais le Ministère de l'Education nationale se garde bien de publier des sondages sur le taux réel de satisfaction. Qui plus est, face aux barèmes de plus en plus complexes, beaucoup de professeurs préfère s'abstenir de demander sa mutation, de peur de tomber sur un établissement scolaire pire que le leur.

 

Les systèmes de mutation actuels ne satisfont que les syndicats, dont c'est la principale occupation, passant leur temps à expliquer par téléphone à leurs adhérents comment obtenir l'académie de leurs rêves "à l'inter" et le département de leurs rêves "à l'intra".

 

Tout ce barème complexe incite les plus malins à tricher par de faux PACS, et d'autres préfèrent avoir anticipé par un solide congé de longue maladie pour tenter de décrocher un bon millier de points pour préserver leur santé et justifier de gagner un département où elle s'améliorera, forcément.

 

Combien d'années encore les professeurs vont-ils accepter de supporter pareil traitement, avec plus de 65% de lauréats des concours du CAPES, de l'AGREGATION, du PLP, dans les académies de VERSAILLES et de CRETEIL, dévoreuses de professeurs, affectés dans des conditions souvent difficiles, sur des postes de remplacement, ou dans des REP que PERSONNE NE VEUT ?

 

Obtenir le concours de professeur du 2nd degré, au 21e siècle, c'est prendre le risque énorme de subir une précarité salariale après 5 années d'études (Master2 d'une discipline) et un concours difficile à décrocher "du premier coup". Et l'Education nationale empêchera ensuite ces professeurs de repartir avant une bonne dizaine d'années, bloquant toutes leurs mutations par un barème misérable en regard du nombre de points nécessaire pour rejoindre telle ou telle académie.

 

Le 14 mars, ce sera le verdict du sang du boucher des mutations, des larmes de tous ces professeurs restés sur le carreau dans un système de barème à l'aveugle, sans tenir compte de leurs compétences. Juste des points d'ancienneté de poste, des points d'échelon, des points de plus pour les agrégés, des points de plus pour la santé, pour les personnels ayant un handicap, une maladie, ... les mouvements de mutation sont carrément déprimants.


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