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Matthieu CORTHÉSY, Formateur n°1 à Chat GPT, a répondu à AIDE AUX PROFS


Matthieu CORTHESY a été nommé en 2023 parmi les 100 personnalités romandes de l’année par le journal Le Temps.


C’est un expert Suisse en réseaux sociaux et stratégies digitales. Il enseigne dans plusieurs écoles et accompagne de nombreuses entreprises dans leur intégration de l’IA. C’est le 1er à avoir approfondi les formidables potentialités de Chat GPT pour en apporter un usage pratique, simple, concis, sans fioritures, à tout un chacun. Lorsqu’il publie en novembre 2023 « ChatGPT en entreprise. Le guide complet pour maximiser votre productivité », aux éditions Diateino, il est considéré comme le formateur n°1 à ChatGPT, et 2 ans plus tard, continue de l’être. Il est suivi par plus de 200.000 personnes sur Linkedin, Instagram et TikTok.

 

En 2010, Matthieu CORTESY a débuté sa carrière dans la communication numérique. Il a travaillé pour la RTS, Le Matin, et la Haute Ecole Pédagogique du Canton de Vaud. L’invention et la diffusion au grand public de ChatGPT en novembre 2022 marque un tournant important dans sa carrière, tel un booster. Très vite, fort de ses compétences et de son expérience de la communication numérique, Matthieu tire le maximum de l’outil et multiplie les questions à ChatGPT, les "prompts".

 

Matthieu a développé « l’art du bon prompt » et te l’enseigne dans son excellent ouvrage qui te permettra rapidement, pour 18,00 € seulement, de doper ta productivité comme jamais auparavant. Si tu es professeur de n’importe quelle discipline, il te faudra entre 13 et 30 secondes pour obtenir de ChatGPT une trame structurée sur n’importe quel aspect de ton programme sans avoir à te creuser l’esprit pendant des heures, et si tu es élève, il ne faudra pas laisser tomber tes apprentissages sous prétexte que ChatGPT rédigera nettement mieux que toi, quel que soit l’âge auquel tu lui poseras tes questions.


Matthieu CORTHESY, en novembre 2023, vous publiez « Chat GPT en entreprise », étant alors formateur et expert en réseaux sociaux et stratégies digitales. 16 mois plus tard, que pourriez-vous ajouter ou retirer de ce guide pratique, à l’appui des milliers de retours d’expérience que vous ont envoyés vos lecteurs ?


Quand j’ai écrit Chat GPT en entreprise, je voulais vraiment que tout ce que j’y mette reste pertinent au moins deux ans. C’était une obsession : me demander à chaque chapitre si ça tiendrait dans le temps. Ce qui me surprend et me fait plaisir aujourd’hui, c’est de voir que beaucoup de gens continuent à m’écrire pour me dire que le livre leur est encore utile. Ils l’achètent encore et l’utilisent au quotidien. Je crois que c’est parce que j’ai mis l’accent sur une sorte de 'grammaire' et de bonnes pratiques pour utiliser l’IA, qui sont, au fond, intemporelles, quel que soit le niveau de puissance de l’outil.

 

Si je devais l’actualiser aujourd’hui, je ne changerais pas la méthode de prompt ni la manière de dialoguer avec l’IA. En revanche, les possibilités sont désormais bien plus grandes. Par exemple, la recherche d’information était très limitée à l’époque. Aujourd’hui, avec des fonctionnalités comme le Deep Research de ChatGPT, et des outils équivalents chez les concurrents, on peut vraiment aller plus loin pour approfondir un sujet.


Autre domaine qui a explosé : l’analyse de fichiers, notamment les PDF. En 2023, on pouvait le faire, mais c’était très limité. Maintenant, l’IA peut analyser des documents complexes et produire des synthèses très avancées. Il y a aussi l’apparition des GPTs personnalisés, qui ouvrent la porte à des projets sur mesure. Enfin, il y a les vidéos générées par IA. Techniquement, c’est bluffant, mais dans le cadre de l’usage concret que je promeus dans mon livre, je trouve que ce n’est pas encore si utile aujourd’hui.
En résumé, certaines nouveautés sont extrêmement pertinentes et utiles, d’autres un peu gadgets pour l’instant. Mais ce qui me rassure, c’est que la méthode pour tirer le meilleur de l’IA reste la même.

Vous décriviez dans cet ouvrage les versions gratuite et payante de ChatGPT. La gratuite a-t-elle amélioré ses performances (et lesquelles), pour ceux qui n’ont pas les moyens de s’abonner ? Est-il devenu possible d’utiliser des plugins en version gratuite ?


La grande différence entre le moment où j’ai écrit le livre et aujourd’hui, c’est que la version gratuite et la version payante de ChatGPT n’ont plus le même écart de puissance qu’avant. À l’époque, la gratuite utilisait GPT-3.5, moins puissant, et la payante GPT-4, beaucoup plus avancé. Mais depuis la sortie de GPT-4o, OpenAI a fait un choix stratégique : offrir le même modèle ultra-puissant aux deux versions. Donc, en termes de puissance pure, la version gratuite est désormais équivalente à la version payante, ce qui est une vraie révolution.


Cependant, il y a toujours des limites : la version gratuite est restreinte au niveau du nombre de requêtes par heure ou par jour, et elle ne donne pas accès à toutes les fonctionnalités. Par exemple, les GPTs — ces chatbots personnalisés qu’on peut créer directement dans ChatGPT — restent réservés aux abonnés.
Autre fonctionnalité exclusive aux payants : le 'Deep Research', qui permet d’approfondir une recherche ou une réflexion, en allant chercher des informations bien plus précises. Cela dit, ce genre de nouveauté arrive souvent dans la version payante, puis finit par être proposée gratuitement quelques mois plus tard.
En résumé, pour une utilisation courante, la version gratuite est aujourd’hui très puissante, bien plus qu’à l’époque de la sortie du livre. Ce qui change, c’est surtout le volume d’usage et l’accès à des fonctionnalités plus avancées. Mais la volonté d’OpenAI est claire : démocratiser l’usage gratuit pour ensuite convertir certains utilisateurs en payants.


À l’appui de votre expérience, de quoi n’est pas encore capable ChatGPT ? Pensez-vous qu’il y parvienne bientôt, sinon à quelle échéance ?


Depuis le début de ChatGPT, il y a une limite qui reste et qui persistera : ce qu’on appelle les 'hallucinations'. C’est-à-dire que l’IA peut produire une réponse qui paraît totalement crédible, bien formulée, mais qui est factuellement fausse. C’est un problème qu’on n’a pas encore résolu et, à mon avis, qu’on ne résoudra jamais complètement, car c’est inhérent au fonctionnement de ces modèles.
Il y a eu aussi beaucoup d’avancées avec de nouvelles fonctionnalités : génération d’images, génération de vidéos, des recherches plus poussées, des modèles de raisonnement. Mais même sur le raisonnement, on reste loin d’un raisonnement véritablement humain.
Finalement, la solution, pour moi, c’est la co-intelligence : utiliser l’IA avec l’humain, pas pour remplacer l’humain. C’est ce duo qui permet d’aller plus loin, en gardant un regard critique sur ce que produit la machine.

De quoi sera capable l’ordinateur quantique conçu par Google, en intégrant tous les outils existants permettant déjà d’optimiser ChatGPT ?


La grande promesse des ordinateurs quantiques, c’est avant tout une puissance de calcul décuplée. Aujourd’hui, un des freins majeurs pour l’IA, c’est justement la puissance nécessaire pour entraîner ces modèles : ça demande des capacités phénoménales.


Avec l’ordinateur quantique, on entrerait dans une toute autre dimension, capable de traiter bien plus de données, d’entraîner des modèles encore plus complexes, et peut-être, d’augmenter leur capacité de raisonnement. Mais soyons clairs : pour l’instant, on est encore un peu dans le domaine de la science-fiction, on ne sait pas exactement ce qui va en sortir.
Je reste optimiste et prudent : cela fait plusieurs années qu’on nous promet l’arrivée d’une IA dite 'générale', capable d’une intelligence plus proche de l’humain, voire autonome. On n’y est pas encore. Mais c’est vrai que cette puissance de calcul pourrait ouvrir des portes. Après, il faudra voir ce qui sera effectivement réalisable, au-delà des annonces.


Elisabeth BORNE, Ministre de l’Éducation nationale en France, a décidé que les professeurs formeraient, à compter de la rentrée 2025, les élèves de 4e et de 2nde à l’usage de ChatGPT. Quel serait le SWOT à appliquer préalablement à cette décision ?


C’est une excellente question, et je trouve que c’est une excellente approche que de proposer un SWOT avant de mettre en place une telle décision. D’ailleurs, pour préparer cette réflexion, j’ai demandé à ChatGPT ce qu’il en pensait, et je te partage en annexe le SWOT qu’il a généré.

 

Ce qui est intéressant, c’est qu’il y a effectivement de très bonnes pistes dans ce qu’il propose.
Par exemple, du côté des forces, l’idée d’utiliser ChatGPT pour développer l’esprit critique des élèves est essentielle. Le fait que l’IA oblige à analyser et vérifier les informations pousse les élèves à ne pas tout prendre pour acquis. C’est, je pense, un des grands atouts de cet outil s’il est bien encadré.


Dans les menaces, un point m’a particulièrement interpellé : celui du risque d’uniformisation des réponses. C’est un vrai danger. Si on ne pousse pas les élèves à personnaliser leur usage et à donner du contexte, on risque d’avoir des productions scolaires très standardisées, sans originalité.


Finalement, j’ai trouvé intéressant de faire cet exercice très rapidement, en quelques minutes, pour répondre à la question. Et je pense que ça illustre parfaitement ce que doit être notre rapport à l’IA : ne pas prendre ce qu’elle produit au pied de la lettre, mais l’utiliser comme base de réflexion. On est exactement dans ce que j’appelle la co-intelligence : l’IA propose, l’humain réfléchit, ajuste, interprète. Et c’est comme ça qu’on pourra l’intégrer utilement dans l’éducation.


Voici le SWOT complet (produit par ChatGPT) :
Forces (S)
●    Développement des compétences numériques : familiarisation avec un outil clé du monde professionnel.
●    Gain d'efficacité : aide à la rédaction, la synthèse, la reformulation.
●    Stimulation de l'esprit critique : nécessite de vérifier les réponses de l'IA.
●    Réduction des inégalités : accès égal à un outil avancé pour tous les élèves.
●    Outil d’inclusion : soutien aux élèves en difficulté (dyslexie, manque d’idées, anxiété face à la rédaction).


Faiblesses (W)
●    Manque de formation des enseignants : risque d’une intégration mal maîtrisée.
●    Dépendance excessive : élèves passifs face à l’outil.
●    Problème d'évaluation : difficulté à distinguer les productions humaines et IA.
●    Hallucinations et erreurs : contenu potentiellement faux ou biaisé.
●    Absence de cadre éthique et légal : flou autour de la confidentialité et des droits d’auteur.


Opportunités (O)
●    Préparer les élèves aux métiers de demain : anticipation des usages professionnels de l'IA.
●    Développement de compétences transversales : esprit critique, vérification des sources.
●    Réinvention de la pédagogie : rendre les cours plus interactifs.
●    Réduction de la fracture numérique : accès universel à la technologie.
●    Accompagnement individualisé : réponses adaptées aux besoins des élèves.


Menaces (T)
●    Uniformisation des productions : perte de créativité.
●    Plagiat et triche : difficile de vérifier l'origine des travaux.
●    Exclusion potentielle : si usage limité en classe et absence d'accès à domicile.
●    Biais de l'IA : contenus inadaptés ou biaisés.
●    Problèmes de sécurité et confidentialité des données : données scolaires sur une plateforme privée.

Quel prompt faudrait-il rédiger dans ChatGPT pour que les professeurs de tous pays disposent d’une méthode de travail à utiliser avec leurs élèves, dans un style actionnable, sans fioritures et accessible, dans un langage simple, facile à comprendre, en restant concis ?


C’est une excellente question, et j’aime beaucoup la manière dont elle est posée, parce qu’elle va droit au but : une méthode simple, actionnable, sans fioritures, dans un langage accessible. Je pense que c’est exactement ce qu’il faut viser. Après, je ne crois pas qu’il y ait un 'prompt parfait' qui puisse répondre à tous les besoins des enseignants, car chaque enseignant, chaque classe, chaque contexte est différent.
Mais ce que je trouve intéressant, c’est justement cette idée de partir d’une base simple, puis de l’adapter.
Aujourd’hui, on peut générer très facilement des exercices, des mises en situation, des plans de cours, même des syllabus complets. C’est un gain de temps énorme. Mais, et c’est important de le dire, ce que l’IA propose en premier lieu est souvent assez standard, un peu plat. C’est bien pour une première base, mais pour aller plus loin, il faut y ajouter le contexte : celui de la classe, de l’enseignant, du programme, des besoins spécifiques.
Finalement, ce que je constate, c’est que les enseignants doivent vraiment s’approprier l’outil, l’adapter à leur façon de faire, à leurs élèves. Et quand ils font ça, ils obtiennent des résultats très intéressants. Mais encore une fois, il faut garder un esprit critique, ne pas tout prendre au pied de la lettre, et ajuster en fonction du contexte.

Aux pages 221 à 226, vous présentiez d’excellents prompts à l’usage des enseignants. Quel modèle de prompt un enseignant, dans sa discipline, peut-il utiliser désormais pour concevoir chaque chapitre de ses cours lors d’un changement de programme, en réduisant considérablement son temps de conception ?


L’élément clé, pour obtenir de bonnes réponses avec ChatGPT, c’est vraiment de lui donner un maximum de contexte pertinent. Quand un enseignant doit concevoir ou adapter un chapitre de cours à cause d’un changement de programme, mon premier conseil, c’est d’abord de bien analyser le programme initial et le nouveau. ChatGPT peut d’ailleurs aider à comparer les deux, repérer les différences, ou proposer des pistes pour intégrer ces nouveautés de façon cohérente. On est là dans une logique de co-intelligence : l’outil devient un assistant avec qui on discute, on échange, et ce n’est pas juste une machine qui fait tout toute seule.


Typiquement, l’enseignant peut lui demander : ‘Quelles sont les idées clés à intégrer dans mon cours pour répondre aux nouvelles attentes du programme ?' ChatGPT proposera des pistes, mais c’est toujours l’enseignant qui garde la main pour sélectionner ce qui lui paraît pertinent. Ensuite, une fois qu’on a échangé ces idées, l’IA peut aider à structurer le chapitre : on peut lui dire ce qu’on a imaginé, lui donner nos propres pistes, et il va les compléter, parfois les remettre en question, ce qui permet d’affiner.
Enfin, une fois cette étape de réflexion faite, ChatGPT est très efficace pour passer à la rédaction : que ce soit un plan détaillé, une introduction de chapitre, une situation d’apprentissage, ou même une fiche pour les élèves, il peut générer tout ça. Mais ce que je répète souvent : il ne faut pas prendre ces productions telles quelles. Il y a un vrai gain de temps, mais ce n’est pas du 'prêt-à-l’emploi' en 30 secondes. Ça reste une base sur laquelle on doit retravailler, et ça permet surtout de réduire la charge mentale. Quand on doit revoir un cours et qu’on ne sait pas par où commencer, se dire que l’IA peut déjà poser une première pierre, ça enlève beaucoup de pression.

La maîtrise experte de ChatGPT va-t-elle rendre inutile la préparation de diplômes de haut niveau pour tout ce qui relève de la culture générale ? Quel vous semble être le niveau d’études adéquat pour plafonner désormais ses études avec un tel outil ?


La question est tout à fait légitime, parce qu’avec des fonctionnalités comme le 'Deep Research' dans ChatGPT ou d'autres outils, on arrive aujourd’hui à répondre à des questions de très haut niveau, parfois même de niveau doctorat. Ces outils sont capables de générer des recherches, de structurer des idées, d’approfondir des sujets complexes.


Mais il faut garder en tête une chose essentielle : la notion d’hallucination reste présente. Même si c’est moins fréquent, l’IA peut toujours se tromper. Et c’est là que l’humain reste indispensable : pour valider, orienter, poser les bonnes questions, et surtout interpréter les réponses.


Ces outils sont, à mon sens, extraordinaires pour gagner du temps, pour approfondir une réflexion, pour accéder rapidement à des connaissances. Mais ils ne remplacent pas le raisonnement humain.
Sur la question des diplômes de haut niveau, non, l’IA ne rendra pas inutile le fait d’obtenir un master ou un doctorat. En revanche, elle va profondément changer la manière dont on apprend et dont on produit ces travaux. Un doctorat, par exemple, pourra peut-être se faire plus rapidement grâce à l’IA, mais le niveau d’exigence restera le même.


En résumé, il n’y a pas de 'plafond' d’études fixé par ces outils. On aura toujours besoin de formations longues, mais avec une manière différente de les aborder : plus efficace, plus orientée, et avec des outils d’aide puissants. L’IA ne remplace pas la réflexion, elle la stimule et l’accélère.


Quels métiers ChatGPT a-t-il déjà fragilisés, et lesquels vont être bientôt supplantés par les performances de cet outil ?


Un des métiers les plus directement impactés par l’arrivée de ChatGPT, c’est clairement celui de la traduction. Ce processus avait déjà commencé avec DeepL, mais l’arrivée de ChatGPT a accéléré les choses. Cela ne veut pas dire que le métier de traducteur va disparaître, mais il est profondément transformé. Aujourd’hui, pour des traductions simples, l’IA peut faire le travail très rapidement et avec une bonne qualité.
En revanche, dès qu’on parle de traductions de haut niveau, qui nécessitent de l’interprétation, une compréhension fine du contexte, de la culture, des sous-entendus, le rôle du traducteur humain reste essentiel. Et d’ailleurs, ceux qui savent bien travailler avec l’IA pour affiner ou adapter ces contenus peuvent clairement tirer leur épingle du jeu.


Un autre domaine concerné, c’est celui du droit, notamment pour toutes les tâches qui consistent à analyser ou traiter de grandes quantités d’informations juridiques : textes de loi, jurisprudence, contrats types, etc. L’IA peut déjà automatiser une partie de ce travail, ce qui va inévitablement réduire certains postes, notamment les tâches d’analyse ou de rédaction standardisée.


Mais, là encore, tout ce qui relève de l’interprétation juridique, du conseil, de la stratégie, restera du ressort de l’humain, parce que l’IA ne remplacera jamais cette capacité d’analyse fine et de jugement.
Donc, plus que des métiers qui disparaissent, ce sont des métiers qui changent profondément, où la valeur se déplace : moins sur l’exécution mécanique, plus sur l’expertise, l’interprétation et l’accompagnement.

Comment un rédacteur web SEO peut-il optimiser ChatGPT pour éviter que cet outil le remplace ?


Ce qu’on constate aujourd’hui, c’est que la plupart des articles rédigés par l’IA sont assez froids, très scolaires, et manquent souvent de substance. Même si l’IA peut optimiser un texte avec des mots-clés, ce n’est pas ce qui va vraiment capter l’intérêt des lecteurs.
En revanche, pour les rédacteurs web SEO, l’IA est un excellent outil d’assistance. On peut lui soumettre nos idées de départ, elle va générer une première base qu’on pourra ensuite retravailler pour ajouter du style, de la personnalité, et surtout de la valeur.
L’IA peut aussi aider sur la partie technique : une fois le texte rédigé, on peut lui demander une analyse de mots-clés, des suggestions pour améliorer le référencement, ou même des idées d’optimisation autour de la requête cible.


Il y a donc plein de façons de l’utiliser intelligemment, sans se faire remplacer. Finalement, pour moi, l’IA ne remplacera pas un bon rédacteur, mais elle peut lui faire gagner du temps et améliorer la qualité de son travail.
Et au fond, la vraie menace pour un rédacteur, ce n’est pas l’IA elle-même, mais ses concurrents qui, eux, sauront utiliser ces outils de façon efficace et rapide. Ce sont eux qui peuvent prendre l’avantage, pas la machine seule.

ChatGPT rend la législation sur les droits d’auteur très problématique. Qui possède les droits d’auteur de toute production sur ChatGPT ? Le métier d’avocat d’affaires en protection des droits d’auteur est-il en voie de disparition ? Quels types d’ouvrages sont menacés par cet outil ?


Ce qui est inédit avec l’IA, c’est d’abord la manière dont les modèles sont entraînés. Il faut bien comprendre que la plupart des IA, dont ChatGPT, ont été nourries par une énorme quantité d’informations disponibles en ligne, parfois sans l’accord des auteurs originaux. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’on a vu apparaître de nombreux procès, et aussi des accords, notamment avec les éditeurs de presse, pour l’utilisation de leurs contenus.


Ces données, notamment issues d’articles de presse, ont servi à entraîner les IA avec des informations récentes, mais cela pose des questions juridiques complexes.


Aujourd’hui, la législation autour des droits d’auteur liés à l’IA est en pleine évolution. Il y a des jurisprudences qui commencent à se mettre en place, pays par pays. Donc, à mon sens, le métier d’avocat d’affaires spécialisé en propriété intellectuelle est loin de disparaître, bien au contraire. Il va devenir crucial pour gérer toutes ces situations nouvelles, ces litiges, et encadrer l’usage de l’IA, surtout quand il s’agit de productions commerciales.


On voit aussi que certaines plateformes commencent à réagir. Par exemple, Amazon a dû limiter la publication de livres générés par IA, car ils étaient littéralement inondés d’ouvrages écrits automatiquement. Cela montre bien qu’il y a une dérive possible, et que tout ne peut pas être fait par l’IA.
Finalement, ce qui fait la valeur d’un livre ou d’une œuvre, c’est ce supplément humain, cette touche personnelle, ce que l’IA ne peut pas encore offrir.
Donc oui, certains types d’ouvrages sont menacés — ceux qui sont purement informatifs, sans valeur ajoutée humaine, peuvent facilement être générés par l’IA. Mais pour les œuvres qui nécessitent une réflexion, une créativité, une sensibilité, l’humain reste indispensable.

Comment voyez-vous l’avenir des apprentissages scolaires avec un tel outil facilitant la rédaction, l’argumentation des apprenants ?


Je pense que l’IA va profondément transformer l’apprentissage, mais dans le bon sens, si on garde l’esprit critique. L’intérêt, c’est que les élèves vont pouvoir beaucoup plus facilement interagir avec une IA pour comprendre une problématique, générer des exercices sur mesure, se confronter à des mises en situation. L’IA peut aussi offrir une forme de suivi personnalisé, en fonction des besoins de chacun. Mais il ne faut pas oublier que ça reste un outil.


Et ce que je trouve intéressant, c’est que, paradoxalement, plus on aura d’IA dans l’éducation, plus le rôle humain va devenir essentiel. Tout ce qui est automatisable, comme certains devoirs ou exercices, pourra être délégué à l’IA. Mais tout ce qui relève de l’accompagnement, du suivi humain, de la compréhension fine des élèves, de leur progression, ça, ça restera l’affaire des enseignants. Et je pense même que ce rôle humain va se renforcer.


Donc on se dirige, selon moi, vers un modèle hybride : un apprentissage plus personnalisé grâce à l’IA pour certaines tâches, et, en parallèle, un renforcement du rôle humain, de la relation enseignant-élève, de la présence. C’est une manière d’avoir le meilleur des deux mondes. C’est aussi ce que je constate dans les formations que je donne aujourd’hui : on utilise l’IA pour préparer, pour compléter, mais le présentiel reste essentiel, car c’est là qu’on apprend le mieux. Donc oui, c’est une révolution, mais une révolution qui peut vraiment être positive si on l’accompagne bien.

Si nous avions posé ces 12 questions à ChatGPT, qu’aurait-il répondu de plus ou de moins ?


En parlant de cas pratiques, j’ai utilisé l’IA, mais pas pour répondre directement aux questions. Je m’en suis servi pour dicter mes idées, les structurer, et aller plus vite dans la mise en forme. Ensuite, j’ai repris, j’ai retravaillé chaque réponse. Donc c’est, je trouve, un exemple parfait de ce que j’appelle la co-intelligence : l’IA m’a soutenu dans le processus, mais à aucun moment elle n’a répondu à ma place, sauf pour l’exercice du SWOT.


Je pense que si j’avais demandé à ChatGPT de répondre lui-même aux douze questions, on aurait eu des réponses qui auraient pu sembler pertinentes, bien construites, mais sûrement plus plates, plus froides. Ce qui aurait manqué, c’est tout ce qui fait la richesse d’une interview : mes expériences, mes opinions, mon regard personnel.
Finalement, je trouve que c’est une bonne conclusion pour cette interview : l’IA m’a aidé à retranscrire et à structurer, mais c’est bien l’humain qui reste au cœur du processus. Et je pense que c’est vraiment ça qu’on doit viser pour l’avenir : utiliser ces outils pour nous accompagner, mais sans jamais oublier que la vraie valeur, c’est ce qu’on apporte en tant qu’individu.

Dans « ChatGPT en entreprise : le guide complet pour maximiser votre productivité » de Matthieu CORTHESY (éd. DIATEINO, 9 Novembre 2023), tu trouveras une excellente méthode pour t’approprier rapidement toutes les potentialités de ChatGPT. Matthieu propose 200 prompts dans de nombreux domaines d’activité, et sa méthode, simple, concise, sans fioritures, te permettra de réduire ces tâches qui autrefois te prenaient un temps fou, et te rendront de plus en plus créatif(ve) pour gagner du temps tout en produisant des contenus de grande qualité. Deux excellentes nouvelles pour booster ton estime de soi.

Les conseils d’AIDE AUX PROFS


A partir de tes 11 ans et durant toute ta scolarité :


A partir de la 6e, tu as les capacités d’apprendre à te servir de l’IA à partir des questions que tu peux poser à ChatGPT. La pratique de cet outil ne va pas remplacer tes apprentissages : elle va amplifier tes connaissances. Au lieu de te contenter de faire juste des copiés/collés de ce que te répondra ChatGPT, tu devras faire preuve de clairvoyance, de vigilance, pour vérifier que les informations fournies par ChatGPT sur des évènements, des personnages, sont vrais. Car l’outil peut parfois se tromper. Tu vas devoir éduquer plus que jamais ton esprit critique, car c'est la garantie de conserver ta liberté de pensée et d'expression qui sont en jeu dans cette révolution numérique.

 

Ce que ChatGPT va t’apporter, c’est un gain de temps phénoménal, une argumentation très structurée, limpide, dont tu n’es pas capable encore au début de ton collège et parfois pas encore en Terminale. Cet outil va te donner le sentiment de grandir très vite, trop peut-être, et d’accéder à des facilités d’écriture qui ne sont pas celles de ton âge, au collège. Tes professeurs ne s’y tromperont jamais. Inutile de leur remettre un devoir « 100% ChatGPT ». 


-    Utilise cette IA pour sa capacité immédiate à te produire une armature bien structurée sur n’importe quel sujet. C’est un gain de temps incroyable. 


-    Lis intégralement ce qu’elle te produit en un minimum de temps, et vérifie qu’elle ne t’a pas dit de bêtises sur le sujet que tu dois traiter : personnages, dates, évènements, chiffres, lieux…


-    Enrichis la production de ChatGPT par des documents (textes, images, vidéos, liens). 


ChatGPT te permet d’entrer à ton tour dans une multimédiatisation de l’information, et de générer seul(e) des contenus d’une qualité irréprochable. Si tu es « DYS », même si tu fais des fautes en posant ta question à ChatGPT, il te répondra dans une syntaxe parfaite et une excellente orthographe, ce sont ses atouts. Il te permettra de dépasser les difficultés que tu éprouves et qui t’handicapent. Certainement que ChatGPT va se perfectionner, et qu’il deviendra dans ta vie future un compagnon quotidien qui te facilitera tes apprentissages. Ce que tu dois conserver absolument, ou acquérir si ce n’est pas fait, c’est l’habitude de lire, et continuer d’exercer ton esprit critique, très précieux au 21e siècle. Pour ne pas te laisser dominer par l’IA.


Adulte, si tu es professeur : 


ChatGPT conçoit une trame de cours en 13 à 30 secondes au lieu de 2h à 4h selon le niveau d’enseignement où tu travailles actuellement

 

N’aie aucune honte çà utiliser cet outil, vas-y à fond, le livre « ChatGPT en entreprise » est parfaitement adapté aussi à l’enseignement, Matthieu CORTESY te fournit beaucoup d’exemples pratiques adaptables à des situations pédagogiques.


Grâce à ChatGPT, tu vas considérablement réduire ton temps de conception d’un nouveau programme. Et c’est justement la hantise de tous les professeurs du 1er et du 2nd degré et notamment si tu envisages d'enseigner ou que tu as moins de 10 ans de métier : ces ministres de l’Education nationale qui passent leur temps à changer les programmes et à te surcharger de travail, pour que tu ne puisses plus réfléchir à autre chose qu’à ton enseignement. 

 

Les hautes autorités de l’Education nationale veulent surtout éviter un fort turn-over dans le métier de professeur en France comme ce qu’il se passe au Canada ou en Belgique, et changer les programmes fréquemment c’est l’assurance que tu passes un maximum de ton temps à travailler.

 

Là, ChatGPT t’offre un ballon d’oxygène incroyable : tu vas pouvoir diviser ton temps de conception de cours par 4 à 8 selon les disciplines

 

Une fois que ChatGPT aura conçu en un temps éclair la trame du plan de ta séquence d’enseignement, tu auras juste à déterminer quels bons documents viendront illustrer ton cours. ChatGPT peut même te produire en un temps record toutes les questions d’un quizz pour tes élèves.


Les publications de la DEPP disent régulièrement que les professeurs travaillent en moyenne 43h durant leurs 36 semaines, et qu’ils utilisent au moins 10 semaines de leurs congés scolaires à préparer des cours et corriger des copies.
Tu vas pouvoir retrouver au moins 6 semaines sur ces 10 semaines pour bien en profiter, et réduire ton temps de travail hebdomadaire. En poussant un peu plus loin, je te fais confiance, tu vas certainement concevoir une nouvelle méthode de correction basée sur l’IA, qui réduira encore ton temps de travail.


La Ministre Elisabeth BORNE pense t’inciter à partir de la rentrée 2025 à utiliser l’IA, pour en apprendre les rudiments aux élèves de 4e et de 2nde.


Notre conseil : commence dès maintenant, à partir du guide pratique de Matthieu CORTESY, n’attend pas les maigres formations de ton PAF académique, si tu ne veux pas être rapidement dépassé par tes élèves, qui ont perçu immédiatement les avantages de ChatGPT. Ce sera à toi, sans les dissuader d’utiliser cet outil, de leur enseigner ses inconvénients, et de révolutionner ta manière d’évaluer leurs connaissances.

 

L’enseignement d’antan n’est plus, et toute notre société s’en trouve transformée. On peut même légitimement penser, à l’époque où tout élève qui a appris à lire, écrire et compter à l’école Primaire et peut désormais rédiger aussi bien qu’un professeur des écoles, un professeur certifié, un professeur agrégé, un professeur de lycée professionnel, et avoir accès à autant de connaissances que lui, que le métier de professeur subit avec l’usage de ChatGPT un véritable électrochoc  !

 

Sera-t-il encore utile d’obtenir un Master2 pour enseigner ? D’obtenir un concours ? Quelles formes prendra l’enseignement ? L’élève de collège et de lycée va-t-il continuer de s’asseoir 5 à 7h par jour sur une chaise, à écouter le cours du professeur ? 


Une évolution possible du métier de professeur, tout en améliorant ses conditions de travail, pourrait être cette école hybride un temps testée pendant la crise sanitaire.


Supposons une classe de 24 à 30 élèves, divisée en 2 groupes, donc 12 à 15 élèves.

Le premier mois se déroule en classe entière le temps pour le professeur d’expliquer sa méthode de travail et de revoir les bases avec le groupe-classe. Ensuite, les élèves alterneraient par groupe, une semaine sur deux, le professeur donnant une semaine sur deux au groupe qui reste chez lui, des recherches et travaux à réaliser avec l’IA et Internet, avec exercices de mémorisation pour conserver en classe la seule évaluation des connaissances, écrites et orales. Les travaux réalisés à la maison avec l’IA auront juste une évaluation : celle de les avoir réalisés et rendus. Il deviendra inutile au professeur de passer du temps à corriger le contenu, puisque l’IA donne accès immédiatement à toutes les connaissances sur un simple prompt.
Nous avons brusquement changé d’époque.


Adulte, si tu exerces en administration ou en entreprise un métier essentiellement basé sur l’écrit :


Attention, ChatGPT risque de te remplacer en démontrant qu'il peut faire mieux et plus rapidement que toi !


Depuis janvier 2024 avec l’excellent guide pratique de Matthieu CORTESY, de plus en plus d’entreprises ont pris en main ce fabuleux outil. 

 

L’Education nationale incite fin 2024 les agents de son ministère à utiliser l’IA, mais veut établir une Charte pour en "encadrer l'usage" et c'est le risque de brider, plutôt qu'encourager

 

Le Ministre de la Fonction Publique Laurent MARCANGELI a annoncé la création « d’ALBERT », une « API lancée en juillet 2024 pour fournir des modèles et services d’IA générative aux produits à impact développés dans l’administration française ». En fait c’est le 23 avril 2023 que Gabriel ATTAL, alors Premier Ministre, présentait cet outil pour la première fois.
ALBERT a pour objectif « d’aider les agents de l’administration à mieux répondre aux demandes des français ».

De 2025 à 2026, voilà ce qu’il risque de se passer :


-    Tous les agents qui ne veulent pas être dépassés par l’IA vont s’investir dans sa compréhension et son optimisation pour réduire au maximum le temps qu’ils passaient jusqu’ici dans des tâches de d’analyse, de synthèse, de conception, de présentation, et d’écriture. Tous sont mis en concurrence, comme dans une course à celui/celle qui s’en sortira le mieux, le plus rapidement.


-    Progressivement certains rétifs à cette évolution rapide, véritable électrochoc administratif, vont perdre du terrain, se sentir en décalage : ce seront les premiers à en souffrir, et à être remplacés. Ceux qui répétaient autrefois "on a toujours fait comme ça", ne pourront plus se réfugier dans cette inertie déprimante. La slécose, l'inaptitude professionnelle, les attendent.


-    L’Etat Français, qui a vu doubler son endettement depuis 2017, doit réaliser de colossales économies d'ici mai 2027 pour revenir dans les critères de stabilité de l’euro définis par la BCE, à un endettement inférieur à 80% du PIB alors qu’il a dépassé en 2025 les 112%. Il est sûr qu’à la faveur du papy-boom, l’Etat français (et le Premier Ministre François BAYROU en a déjà parlé avec « une partie des 1.000 opérateurs de l’Etat à réduire ») va réduire la masse salariale de tous les ministères et des collectivités locales.

 

=> consulte à ce sujet l'excellente analyse de Marc TOUATI expert financier: "explosion de la dette publique française: combien de temps avant la faillite ?" du 23.12.2024 ci-dessous :

 


-    Puisque l’IA permet de réduire considérablement le temps de la production de textes, les années 2025 et 2026, par les capacités d’appropriation de l’outil par les agents, et par leur degré de créativité, vont montrer à l’Etat où se situeront les gains de productivité, et quels métiers et fonctions peuvent être supprimés.


-    Le « grand soir de la Fonction Publique » qui verra les effectifs de l'Etat (et certainement dans bon nombre de pays) se réduire, c’est pour le quinquennat 2027-2032 : c’est presque demain, tout va aller très vite !

 

Ainsi, alors que le papy-boom semblait être l'opportunité pour tous les nouveaux entrants sur le marché du travail, de leur permettre de trouver aisément un emploi, puisque plus de 60% des actifs vont partir en retraite d'ici 2050, l'IA risque bien de tout bouleverser en prolongeant des taux de chômage élevés.


 

 

ChatGPT en entreprise : le guide complet pour maximiser votre productivité

de Matthieu CORTHESY (éd. DIATEINO, 9 Novembre 2023)



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