Depuis 2 ans Boris MELMOUX-EUDE est devenu DGRH et dans sa volonté de développer une nouvelle GRH de proximité initiée par ses prédécesseurs, il a tenu à aller au plus proche des acteurs académiques pour leur témoigner sa confiance, et les charger de mettre en place une nouvelle Gestion des Ressources Humaines, avec une Feuille de Route ambitieuse. Tout est-il devenu rose au pays des profs ?
Son action a-t-elle tout changé ? Les autorités académiques sont-elles devenues plus conciliantes avec les profs ?
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Un jour j'irais vivre en Théorie car en Théorie tout se passe bien (Pierre DESPROGES)
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Dans les services académiques à chaque visite, tous les personnels sourient, tous heureux de rencontrer en personne le DGRH, qui fait son Tour de France des Académies (20 en 24 mois).
Comment se déroule une visite d'un DGRH dans une académie ?
1. Il prévient qu'il va venir, donc tous les agents sont briefés par leurs supérieurs hiérarchiques pour que tout se passe bien ces jours-là.
2. Il rencontre d'abord en réunion les autorités académiques qui se sont mises sur leur trente-et-un: SG, SG-DRRH, Recteur, Dasen, Chefs de Division... il leur annonce la Feuille de Route 2024-2026, dit leur faire confiance pour mettre en oeuvre une nouvelle GRH de terrain, pleine de bienveillance envers les personnels.
3. Il va à la rencontre des autres agents. Pour faire simple, ils sont tous réunis dans un amphi du Rectorat, et le DGRH comme une personnalité politique, va serrer des mains, dire quelques mots à chacun sous l'oeil vigilant de leurs supérieurs... c'est pas le moment pour n'importe quel agent en souffrance au travail, de le dire.
4. Le DGRH se met au premier rang et bien au milieu, tous les agents derrière lui, les cadres les plus éminents à ses côtés, et un agent immortalise ce magnifique souvenir collectif d'une Académie où tout se passe bien dans le meilleur des mondes, ce jour-là.
5. Puis le DGRH retourne à son hôtel ou reprend son train ou son avion avec son staff, et poursuit son Tour de France des Académies (T.F.A).
Est-ce que les autorités de toutes ces académies changent de comportement après la visite attentive de Boris MELMOUX-EUDE ?
Au vu du tableau de toutes les académies ci-dessous, permettons-nous d'en douter.
Si chaque académie concernée avait bien tendu le message de bienveillance, de soutien envers les professeurs, aucune n'attendrait qu'un conflit pourrisse dans une école, un collège, un lycée, jusqu'à ce qu'il soit connu des médias.
Or, c'est ce qu'il se passe dans la majorité des académies visitées, comme si rien n'avait changé.
La majorité des établissements où se sont déclenchées des grèves depuis le 1er septembre 2024, depuis 7 mois, sont les collèges où les professeurs alertent :
- contre le manque de moyens en personnels
- la montée des violences et incivilités des élèves envers les professeurs,
- sur le management toxique d'un chef d'établissement
Sur ce point rien n'a changé: chaque académie soutient ses chefs d'établissement même si 80 à 100% de leurs professeurs contestent leur mode de management
Quel bilan le DGRH tire-t-il de son T.F.A ? Le retour de l'efficacité sur le papier ?
Certainement un bel album de photos souvenirs et de moments sympathiques avec des équipes toutes impliquées dans le vaste mouvement de "Nouvelle Gestion des Ressources Humaines", très médiatisée sur X (ex-twitter), sur Linkedin, et sur tous les portails académiques, pour montrer aux étudiants et salariés que tout va bien, qu'il n'y a aucun souci à se faire, que tous les chefs d'établissement, les inspecteurs (IEN, IA-IPR, IGeSR), les Chefs de Division, les DASEN et les Recteurs sont devenus bienveillants envers les professeurs.
La réalité montre qu'ils n'ont pas changé grand-chose, puisqu'ils attendent toujours que les médias parlent des revendications non satisfaites depuis des mois, des enseignants de leurs académies respectives.
Le DGRH est-il accessible aux associations non subventionnées par l'Etat, non agréés, qui évoquent les dysfonctionnements qui leur parviennent ?
C'est bien la première fois depuis 2006 que nous rencontrons cette situation: un DGRH inaccessible, qui ne répond pas aux courriers, aux demandes de rencontre, ni aux mails qu'on lui envoie.
Est-ce cela "la GRH de proximité" ? Il semble préférer ignorer les acteurs qui communiquent ce qu'il ne veut pas voir: les dysfonctionnements, en se concentrant sur ce qui fonctionne. Pratique.
L'association HELPEN de Guillaume DELABY a constaté la même chose.
Certains journalistes nous ont dit qu'il leur était difficile d'entrer en contact, d'obtenir des chiffres précis. Des élus de syndicats se plaignent aussi en coulisses d'une dégradation des contacts avec le DGRH.
Deux ans de Tour de France des Académies du DGRH, et situation des professeurs en parallèle dans ces académies au niveau des médias
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